Le président nigérien Mohamed Bazoum a assuré vendredi que le rapport de force avait changé en faveur de l'armée face aux groupes jihadistes, lors d'une visite dans la région de Tillabéri, dans l'ouest du pays particulièrement touché par des attaques ces derniers mois.
"Le rapport de force a considérablement changé et vous aurez constaté que l'ennemi a changé de mode d'opération, il ne vous cherche plus parce qu'il sait ce qui l'attend", a déclaré M. Bazoum lors d'une rencontre avec les militaires déployés dans la région. "Il se rabat sur des populations désarmées innocentes (...) se livre à un massacre à grande échelle. Partout, ils s'en prennent aux paysans qui sont dans les champs des villages les plus éloignés, les plus excentrés où ils savent qu'ils n'ont aucune chance de rencontrer nos forces", a-t-il ajouté. Il s'agit de la première visite de M. Bazoum depuis son élection fin février, dans la région de Tillabéri, théâtre depuis des années d'actions sanglantes de groupes jihadistes liés à Al Qaïda et à l'Etat islamique (EI) commises contre des civils et des militaires. Human Rights Watch avait estimé en août que plus de 420 civils avaient été tués depuis le début de l'année dans l'ouest du Niger. Depuis le début de la saison des pluies en juin, les attaques visent surtout des civils travaillant dans les champs. "Nous n'avons aucun doute quant à l'issue de cette bataille, nous en avons gagné une partie, nous la gagnerons en totalité", a déclaré M. Bazoum, reconnaissant que depuis 2015, la situation dans la région n'a eu "de cesse de se dégrader". M. Bazoum doit se rendre samedi dans la zone d'Anzorou, un peu plus au nord du Niger, où de nombreux civils ont été tués depuis 2020.