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Essai de vaccins anti-Covid au Mali : 40 000 Maliens comme cobayes
Publié le samedi 11 septembre 2021  |  Aujourd`hui
Arrivée
© aBamako.com par A.S
Arrivée à Bamako des premières doses de vaccins anti-covid-19
Bamako, le 05 mars 2021. Dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus, le Gouvernement malien a réceptionné à l`aéroport Bamako-Sénou, ses premières doses de vaccin astrazeneca du dispositif Covax.
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Le processus était interrompu en 2020 par l’ex ministre de la Santé, Michel Sidibé, suite au tollé entretenu par la société civile. Mais voilà que le Pr Samba Sow, remis en selle par la ministre de la Santé en lui confiant l’INSP, malgré le bruit assourdissant de ses casseroles, relativement à la gestion du Centre de développement des vaccins (CVD), revient en force avec cette fois-ci 40 000 doses à injecter à des cobayes, surtout ciblés dans le monde rural.
Dans tous les pays du monde, on a déjà du mal à faire accepter par les populations les différents vaccins anti-Covid pourtant élaborés par des laboratoires de renom, tant la rapidité avec laquelle ces vaccins ont été préparés renforçaient le doute sur leur efficacité, d’autant que l’unanimité n’est pas encore trouvée dans le monde scientifique.



Mais mieux vaut tenter de se protéger que de finir par mourir de maladie à coronavirus, se disent les gens qui finissent par se vacciner à grand renfort de communication pour les convaincre que c’est le bon choix. Mais Dieu seul ! Le taux de réticence reste encore élevé au sein des populations.

C’est dans ce contexte que le Pr Samba Sow, qui a déjà en poche le Centre de développement des vaccins (CVD) dont la gestion a abouti à un conflit social avec le personnel jusque devant les tribunaux, est pourtant récompensé par une promotion assez bizarre parce que l’ancien ministre de la Santé qu’il est, accepte de devenir directeur national dans le même département, notamment en occupant le fauteuil de patron d’une structure aussi stratégique que l’Institut national de recherche en santé publique (INSP). De ce fait, le secteur de la recherche en santé publique se trouve prise en otage par un seul homme qui gère à la fois le Centre de développement des vaccins (CVD) qu’il n’avait jamais voulu lâcher, même étant ministre de la Santé, et vient maintenant y ajouter la gestion de l’INSP.

L’on se demande même pourquoi, dans le Mali actuel où il est question de la moralisation de la vie publique, une seule personne peut-elle être deux fois ordonnateur sur les fonds publics, si tant et si bien le CVD reste encore une propriété de l’Etat ! En tout cas, deux fois ordonnateur sur les fonds publics est une pratique contraire à l’orthodoxie de gestion des finances publiques et Samba Sow se voit donc obligé de lâcher l’une de ses proies.

N’empêche, en attendant, Mme le Ministre de la Santé donne son quitus au Pr Samba Sow pour des essais cliniques d’un vaccin qui pourrait mettre la population malienne en danger car avec 40 000 doses à essayer. Disons que c’est aussi 40 000 Maliens qui seront exposés.

Nous ne sommes pas contre la tentative pour le Mali d’essayer de se faire une place dans le cercle très fermé des producteurs de vaccins anti-Covid dans le monde, mais il y a quand-même beaucoup de dispositions à prendre avant d’inoculer des doses d’essai clinique à des populations, lesquelles doivent être informées des risques qu’elles encourent et aussi avoir une garantie que dans le processus de fabrication du vaccin en question, les risques ont été minimisés. Qui répondra des éventuelles conséquences néfastes de ces essais cliniques ? Quelle est la Commission nationale ou l’Autorité qui peut certifier tout cela en dehors du Pr Samba Sow qui gère donc, actuellement, en amont et en aval tout ce processus ? Là, gît toute la gravité de la problématique.

Amadou Bamba NIANG
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