Entamé depuis 2016 en grande pompe-vraisemblablement à des fins électoralistes par le régime défunt -, le corridor Banconi-Djalakorodji-Safo-Nossombougou ne sera verra probablement plus réceptionné dans sa totalité. C’est du moins l’impression qu’on en a avec la lenteur inexplicable qu’accuse la réalisation d’un projet sur lequel les populations riveraines et l’ensemble des usagers ont tant misé. Ils ont assisté médusés et impuissants la disparition progressive des équipements du chantier comme si les travaux ne devraient plus reprendre. Ce chant du Cygne est intervenu alors que la suspension de l’ouvrage était justifiée, à l’avènement des pouvoirs de la Transition, par un avenant de huit (8) sans incidences financières accordé au maître d’œuvre. Il s’agit d’une entreprise burkinabé peu connue, qui s’est essoufflée à la constriction du seul tronçon Nossombougou-Safo que les gros-porteurs ont du reste déjà endommagé – et dont la qualité est manifestement en deçà des efforts budgétaires consentis par les contribuables. Les tenants de la lutte contre la corruption en ont fait pourtant leur cheval de bataille un moment, avant de briser à leur tour le mince suscité chez les usagers ainsi que chez des riverains dont la plupart en subissent plus les désagréments qu’ils ne profitent des avantages escomptés : dégradation du tronçon inachevé et préjudices environnementaux causés par la surfréquentation des engins et surtout par l’abondance des camions sur la voie. Le pire est que rien n’annonce la reprise des travaux, pas plus que les autorités ne donnent des clarifications quant au terme de l’avenant excédé de deux mois au moins.
Quand Assimi annonce les couleurs
Pour s’octroyer des avantages mitigés, le colonel Assimi Goïta prend pour cobaye de laboratoire son plus récent ennemi. Il s’agit de l’ex président déchu Bah N’Daw, qu’il a lui-même installé avant de démettre dans les conditions qu’on sait, en même temps que son Premier Moctar Ouane. Et ce n’est probablement pas pour se racheter que l’ancien vice-président de la Transition a surpris par la publication d’un décret affectant un cabinet à Bah N’Daou là où on était en droit d’attendre plutôt des clarifications quant aux causes réelles du renversement survenu le 24 mai dernier. Au lieu de quoi, les observateurs auront été plus servis par une démarche générosité et coûteuse que suspecte quant à ses motivations profondes. En effet, il n’est pas exclu qu’en octroyant si gracieusement les privilèges d’ancien président de la République à Bah N’Daw, Assimi Goïta vise moins son prédécesseur que sa propre personne et qu’il pourrait avoir du coup même coupé court à toute polémique sur son statut propre – alors même que la question de sa responsabilité pénale dans les différents coups d’Etat n’est pas encore tranchée.