La politique en Afrique est un grand mystère insondable tant pour le reste du monde que pour le continent. Dans des sempiternelles contritions, bon nombre de versatiles populations africaines semblent être conduites par des véreuses générations de leaders politiques qui paraissent ignorer la destination idéale pour une Afrique qui ahane à telle enseigne qu’emboiter les pas des autres continents relève d’une chimère. Cet amer constat repose sur des réalités qui furent et qui demeurent de plus belle. L’une de ces malheureuses réalités est certainement cette fâcheuse et insolite habitude de réhabiliter des chefs d’Etats et leurs régimes renversés par des coups d’Etats très souvent impertinents et antinationalistes. Les exemples de cette hérésie particulièrement africaine foisonnent. Difficile de ne pas mentionner les cas exaspérants des grands leaders visionneurs dont certains sont même pères de l’indépendance de leurs nations, en l’occurrence Modibo Keita du Mali, Patrice Emery Lumumba ex-premier ministre de l’actuelle République Démocratique du Congo, Thomas Sankara du Burkina Faso, Kwamé Nkrumah du Ghana, Mouammar Kadhafi de la Lybie… Tous ces inébranlables patriotes, taxés de dictateurs et qui, faute d’être compris par leurs peuples, ont été violemment évincés du pouvoir avant d’être réhabilités par leurs successeurs et d’autres par l’histoire. Par ailleurs, s’il est inconcevable de ressasser à maintes reprises les mêmes erreurs, dans beaucoup de pays d’Afrique subsaharienne on peine à trouver les grands leaders capables d’incarner le renouveau d’une Afrique digne et émergente. Résultat : dans une précipitation quasi suicidaire, on a trop souvent suppléé à des régimes passables par d’autres qui n’excellent que dans la médiocrité. Singulièrement au Mali, on végète dans ses erreurs de casting qui nous coutent la sinistre situation actuelle du pays. Et avec du recul on est finalement arrivé à la malheureuse conclusion que tous les coups d’Etats de 1968 à 2012 ont tout simplement été des ruptures qui annonçaient des jours encore plus sombres. Quant au dernier en date, son issue en dira long sur sa pertinence.
En tout cas, en Afrique surtout dans sa zone occidentale, il urge que les populations influençables fassent abstraction et abstention de toute impatience et versatilité pernicieuse. Il n’y aura jamais de Deus Ex Machina pour satisfaire tout un peuple en un coup de baguette magique. Et cela, Maliens et Libyens, nostalgiques respectivement des régimes renversés d’Amadou Toumani Touré et de Mouammar Kadhafi, l’auront compris à leurs dépens.
En définitive, au lieu d’être dans des sempiternelles réhabilitations inutiles des régimes injustement renversés, certaines populations africaines doivent juste se mettre à la hauteur de leurs idéaux et convictions.