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Les ANR, une opportunité d’écrire les nouvelles pages de l’histoire du Mali !
Publié le jeudi 16 septembre 2021  |  le pelican
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© aBamako.com par A.S
Visite du premier ministre à l`OCLEI et au BVG
Bamako, le 13 septembre 2021. Dans le cadre de la lutte contre la corruption et l`impunité, le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga, s`est rendu successivement à l`Office central de lutte contre l`enrichissement illicite (OCLEI) et au Bureau du Vérificateur général.
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Le Mali est, plus que jamais, menacé dans son existence en tant qu’Etat-Nation. Tous les indicateurs sont maintenant au rouge, la tension monte, les différentes catégories d’acteurs, divisés de la scène publique, se livrent une guerre fratricide au prétexte de défendre la patrie en danger. Les citoyens dans la confusion totale s’en remettent à Dieu car ne savent plus quoi faire. L’avenir du Mali est véritablement compromis et les formules de sortie de crise font cruellement défaut. Les débats entre les acteurs publics s’enlisent sur la fin, ou la prolongation de la Transition, le respect ou non des engagements pris devant la CEDEAO, l’impératif de mettre le pays débout avec une formule originale de vivre la démocratie malienne. C’est dire qu’au point où nous en sommes, la situation est véritablement lamentable au Mali.
L’organisation par la Transition des Assises Nationales de la Refondation (ANR) sera certainement l’occasion à ne pas rater pour mettre le Mali débout avec de nouvelles valeurs et une vision claire des perspectives d’avenir de l’Etat-Nation. Les ANR, au-delà d’intégrer et de prendre en compte les conclusions et recommandations des précédentes rencontres dont la Conférence d’Entente Nationale (CEN) et le Dialogue National Inclusif (DNI), vont tracer les contours et les bases du Mali nouveau. Les ARN seront l’occasion d’inventer la nouvelle formule pour traiter définitivement le cancer du Mali actuellement dans la phase terminale. Elles pourront aider les concitoyens à garder l’espoir d’un Mali véritablement assaini pour la nouvelle génération.



C’est une évidence, les pratiques de corruption, érigées en système de valeurs et de gestion du pays, ont conduit le Mali dans l’abime. Les maux dont souffre le pays sont tellement divers et variés que le choix devient difficile entre les priorités et les urgences à traiter. De notre point de vue, les ANR seront l’occasion d’aborder et de sortir les formules pour définitivement traiter, entre autres, les thèmes et sujets brûlants dont :

–Les mauvaises pratiques de gouvernance au Mali, lesquelles sont essentiellement imputables au désordre provoqué par l’avènement de la démocratie et la prolifération des partis politiques. A ce titre, il est à espérer que les ANR seront : l’occasion de définir le modèle du système de gouvernance adapté qui convienne au Mali, de clarifier la notion du « Peuple » pour ne plus ne plus considérer comme Peuple, seulement ceux qui vont revendiquer dans la rue, ou ceux qui vont passer à la télévision pour défendre leur statut d’élus du Peuple.

La mauvaise expression de la démocratie et du multipartisme dit « intégral ». Au Mali, le désordre et le chaos sont alimentés et entretenus par la démocratie et le pluralisme politique mal compris et mal exprimés qui ont fini par anéantir l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national. Les dérives anarchiques qui en ont résulté, se sont traduites par la diversité des partis politiques qui se font la guerre pour conquérir le pouvoir afin de piller les ressources publiques. La prolifération des partis politiques, actuellement au nombre de 224 pour une population d’environ 20 millions d’habitants, moins de 3 millions d’électeurs enrôlés et moins de 30% de taux de participation aux élections, n’est guère rassurante de l’avenir radieux du Mali.

-La fragilisation des pouvoirs locaux au Mali

Les textes d’organisation et d’orientation de la décentralisation, en s’inspirant fondamentalement des modèles occidentaux, ont fragilisé et dévalorisé les pouvoirs locaux pour entretenir l’espoir nourri d’un développement participatif possible avec les élus locaux. Les ARN seraient amenées à aborder les débats pour des propositions de formules capables de réhabiliter les pouvoirs locaux, la valorisation des réalités socioculturelles, et la promotion du développement local. Ainsi, la revalorisation des pouvoirs locaux, en lien avec la consolidation de l’autorité de l’Etat, aura l’avantage de mieux cerner les préoccupations des communautés et apporter les garanties nécessaires au succès des opérations de développement qui seront organisées dans la collectivité. La recomposition des membres du conseil communal, avec les représentants des pouvoirs locaux des différents villages constitutifs de la commune, serait de nature à mieux planifier les actions, assurer le suivi contrôle, et atténuer le gaspillage des fonds mobilisés pour le développement local.

La décentralisation en tant qu’option pour impulser le développement local n’est nullement pas remise en cause. Cependant, sa mise en œuvre au Mali a favorisé l’avènement de la nouvelle classe d’acteurs politiques qui n’ont d’intérêts que pour leur propre poche et leur ventre. Concomitamment, la nouvelle classe d’acteurs religieux née au Mali s’est intelligemment servie du nom d’Allah pour appliquer aux politiciens et aux fidèles les formules magiques qui attirent argent et estime. Avec les 2 catégories d’acteurs, les discours sur la bonne gouvernance et le développement ont été des leurres pour embobiner et la Communauté Internationale et les populations majoritairement analphabètes qui croyaient naïvement, jusqu’à une certaine époque, à la sacralité de l’engagement et de la parole donnée au Mali.

Maintenant, la rupture de confiance est consommée entre les citoyens et les institutions de la République sensées être fortes. La fragilisation des pouvoirs locaux, du fait des textes d’organisation de la décentralisation, a finalement jeté à la poubelle la fierté malienne et avec elle, les valeurs fondamentales du patriotisme, de l’honneur et de la dignité. L’amalgame : décentralisation, démocratie, politique et développement, a fait perdre les repères et les valeurs socioculturelles profondes du Mali. L’institutionnalisation du Haut Conseil des Chefs de Village dans les débats des ANR serait l’occasion de définir et donner du contenu à la devise du Mali « Un Peuple-Un But-Une foi ».

Les ANR sont donc l’ultime occasion à ne pas rater pour engager les réformes nécessaires du processus de la Refondation du Mali nouveau. Sa tenue sera le pari à gagner du Mali nouveau. Le prix à payer serait d’y participer avec la réelle volonté du changement au regard des souffrances jusqu’ici endurées par le Peuple. Les ARN nous offrent l’opportunité d’écrire les nouvelles pages de l’histoire du Mali, pour encore susciter l’inspiration de tous les peuples admirateurs des prouesses des grands empires que notre a connus.

Moussa Dao
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