La décision a été prise, jeudi dernier, à l’issue d’une la réunion hebdomadaire du Comité exécutif, au siège du pari, à Bamako-Coura.
Le dilemme politique est cornélien en apparence parce que la Ruche est écartelée entre les partis URD et RPM : elle est liée au premier dans le cadre de la coalition FDR-ADR ; tandis que le camp incarné par son candidat à l’élection présidentielle, Dramane DEMBELE, est avec le second après avoir appelé à voter pour IBK au deuxième tour du scrutin présidentiel, le 11 août 2013.
Puisque c’est le candidat RPM et allié qui a gagné l’élection face à celui de l’URD, Soumaïla CISEE, il va s’en dire que la voie de l’opposition est tout indiquée pour ce dernier et ses soutiens.
Or, l’ADEMA n’est pas un « parti d’opposition », comme il l’a démontré par le passé, en 2002 : son candidat, Soumaïla CISSE (ironie » de l’histoire), était le challenger du général ATT, mais le parti a préféré accompagné ce dernier dans le cadre d’un « consensus » qui a tué la démocratie dans notre pays avec les conséquences que l’on sait.
D’autre part, le PASJ, qui a régné sans partage sur le pays, dix années durant, connaît tous les bienfaits de « l’effet d’entrainement » sur les législatives en faveur du parti « présidentiel ». Le cas du PDES étant atypique : le parti a été créé sur le tard en 2010 parce que ATT, qui n’était pas dans la logique de quitter le pouvoir en 2012, n’a pas autorisé ses partisans du Mouvement citoyen à se mue en parti dès l’entame de son règne en 2002.
Par ailleurs, IBK est sur un nuage électoral : jamais un président malien n’a été élu avec un score si élevé (près de 80%) et un taux de participation plus élevé que d’habitude (plus de 57% à Bamako au 1er tour contre moins de 15% par le passé en CIV par exemple).
Mieux, en 2002, le RPM était la première force parlementaire avec plus de 45 députés, et il a été réduit à 11 en 2007 par « le fait du prince » qui lui a attribué le score voulu par lui-même.
C’est pourquoi, on a parlé ironiquement de « députés nommés » en 2007 parmi les 147 parlementaires que compte l’Assemblée nationale, puisqu’ils ne sont que 20 députés à pouvoir revenir à Bagadadji, dont un seul pour le RPM : IBK lui-même, réélu en CIV.
Donc, ce n’est pas difficile pour lui de rééditer le même exploit en 2013, aidé en cela par l’effet d’entrainement comme indiqué plus haut, sinon en faisant encore mieux.
En tout cas, le gouvernement Oumar Tatam LY, pour rester dans la même dynamique, entend organiser les législatives avant la fin de l’année 2013.
Selon les premières simulations, ce sera fin nombre 2013 pour le 1er tour et début décembre 2013 pour le 2è tour.
Mais, sentant sa défaite prochaine, après celle de la présidentielle d’août dernier, la coalition FDR-ADR a dégainé contre la reconduction du ministre de l’Administration territoriale, le général Moussa Sinko COULIBALY, dont le travail a été unanimement salué par tous les observateurs, nationaux comme étrangers, après les deux scrutins présidentiels, en dépit de quelques dysfonctionnements qui n’entament en rien la sincérité ni la crédibilité de l’élection présidentielle.
Non seulement elle a demandé, sinon exigé, que des correctifs soient apportés à ces dysfonctionnements ; mais aussi, elle a récusé le ministre Sinko pour l’organisation des législatives.
Or, le maintien du général Sinko a plutôt obéi à un bon sens élémentaire : « On ne change pas une équipe qui gagne ».