A la veille de l’investiture du président malien à Bamako, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ne se prive pas de rappeler à la mémoire de la France, principale force de délivrance du Mali, qu’elle détient toujours entre ses griffes des otages français.
C’est ce lundi que l’Agence Nouakchott Information (ANI) a choisi pour rendre publique la réception d’une vidéo à elle transmise par Aqmi et montrant les sept otages Européens dont quatre Français. Une stratégie qui vise à pousser l’Elysée à reprendre les négociations, en tenant surtout compte de l’équation Iyad ag-Ghaly, l’ex-chef d’Ansar Dine qui serait toujours en vie du côté de Kidal et selon Libération citant une source, aurait pu récupérer la garde des otages.
Après trois années de détention, les otages paraissent bien en vie. Mais Aqmi ne semble pas prête à les libérer. Ce qui ne fait qu’accroître le stress de leurs parents, surtout des Français qui ont dû battre le pavé ce lundi en France pour mettre un peu plus de pression sur les autorités françaises. Les voix de leurs otages ayant été enregistrées depuis le 27 juin 2013, le scénario d’Aqmi semble bien affiné pour remettre l’attention sur elle et espérer ainsi infléchir la position du gouvernement français.
Au moment où le président élu malien s’apprête à reprendre les négociations de paix et de réconciliation avec les rebelles touareg du Nord, la France ne doit pas ignorer le fait qu’Aqmi fera peser de tout son poids les sept otages européens qu’elle détient dans l’espoir de faire peser la balance en faveur de son ex-allié du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA).
Si le MNLA décide de monter les enchères, cela peut coûter cher à l’Elysée qui risque de se retrouver coincé entre la nécessité d’aider le Mali à se libérer totalement du joug du terrorisme international et l’impératif de libérer ses otages sans trop de couac.