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Commission Vérité, Justice Et Réconciliation (CVJR) : Les familles victimes du coup d’Etat du 19 novembre 1968 prennent la parole ce 18 septembre 2021
Publié le dimanche 19 septembre 2021  |  Aujourd`hui
Conférence
© aBamako.com par AS
Conférence de presse de la CVJR
Bamako, le 16 septembre 2021. En prélude à sa 4è audience publique prévue pour le week-end des 18 et 19 septembre 2021, la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) a animé une conférence de presse à la Maison de la presse.
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Les audiences publiques de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) continuent leur bonhomme de chemin depuis sa création en 2014. Le samedi 18 septembre 2021 aura lieu la 4e du genre au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Pour la première fois au Mali, le coup d’Etat militaire mené par le lieutenant Moussa Traoré et une bande incontrôlée des membres des Forces armées maliennes ont mis à terre le régime de feu Modibo Kéita le 19 novembre 1968. Cet événement majeur sera au centre des débats.
En prélude de cette journée, dans une logique d’organisation, sous la direction d’Aguibou Diarrah, un Collectif des familles victimes du coup d’Etat militaire du 19 novembre a vu le jour. Aujourd’hui, le temps des témoignages est venu. A cette occasion, les héritiers des victimes dérouleront de vive voix dans un franc parlé le tapis de l’histoire des dures souffrances vécues au sein des foyers familiaux pendant l’absence de leur père en détention arbitraire dans les geôles du Nord désertique dans la région de Kidal dans des conditions inhumaines. Pour ceux d’entre eux qui ont pu avoir la chance d’être libéré 7 ans voire 10ans ils furent affectés sur des postes à rabais avec des mesures d’éloignement au fin fond des zones reculées du pays. Certains y ont malheureusement laissé leur vie en prison.



Les héritiers du régime de feu Modibo Kéïta s’expriment

Pour Ibrahim Coulibaly dit Sori, fils de feu David Coulibaly, inspecteur de la jeunesse sous le régime de feu Modibo Kéïta, “le coup d’Etat du 19 novembre 1968 aura contribué à la dislocation des familles des victimes, la perte de repères, une souffrance et un deuil impossible pour ceux qui n’ont pas réussi à voir le corps de leur défunt père”.

D’après Seynabou Traoré dite Nabou, fille de feu Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni, directeur général de la Librairie populaire du Mali (LPM) sous le régime de feu Modibo Kéïta, “le coup d’Etat du 19 novembre 1968 aura été une véritable catastrophe au Mali. Elle ne retient que des souvenirs de brimades et d’atrocités pour les familles des victimes n’ayant essuyé que des atrocités à travers le régime militaire de l’époque”.

Selon Fatoumata Sissoko dite Fanta Damba, fille de feu Birama Sissoko inspecteur de la jeunesse sous le régime de feu Modibo Kéita, “le coup d’Etat du 19 novembre 1968 a grandement participé à la reculade et l’effondrement du Mali debout. Jusqu’à nos jours, le pays tarde à se redresser. Ses conséquences furent terribles et désastreuses pour les familles victimes. Les enfants ont été psychologiquement détruits. Singulièrement, la nôtre a été dispersée. Il a fallu le soutien des membres de la fratrie de mon père pour nous aider à nous reconstruire. A défaut nous étions des proies à l’échec scolaire”.

Abdoulaye dit Diala Diawara fils de feu Gabou Diawara, responsable de la Jeunesse de l’US-RDA, député à l’Assemblée nationale du Mali avoue que “le coup d’Etat militaire du 19 novembre 1968 aura été un échec et un recul pour tous les projets de développement du Mali”.

Aguibou Diarrah ancien ambassadeur du Mali au Ghana, président du Collectif des familles victimes du coup d’Etat du 19 novembre 1968, fils de Mamadou Diarrah, député à l’Assemblée Nationale, commissaire politique sous le régime de feu Modibo Kéita : “Le 19 novembre 1968 représente la journée la plus sombre de l’Histoire du Mali indépendant. Ce jour-là, de vrais patriotes ayant fait de ce pays une nation debout ont été arrêtés et jetés en prison dans les bagnes mouroirs de notre pays. Depuis cette date fatidique, la nation malienne a perdu toutes les valeurs qui faisaient d’elle une nation prospère et enviée, respectée dans le concert des nations. Le retour à ces valeurs nécessitera l’émergence d’une nouvelle race de Maliens à l’image de Modibo Kéita et de ses compagnons qui ont accepté le sacrifice suprême pour que le Mali indépendant soit…”

Propos recueillis par Aboubacar Eros Sissoko
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