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Au Sahel, le redéploiement de la lutte antidjihadiste française à l’épreuve de l’Afghanistan
Publié le dimanche 19 septembre 2021  |  Le monde.fr
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La fin de l’opération « Barkhane », annoncée en juin par Emmanuel Macron, se trouve compliquée politiquement par la victoire des talibans. Sur le terrain, la réorganisation des troupes françaises a néanmoins débuté, selon l’état-major des armées.

C’est le paradoxe de la « fin » annoncée de l’opération « Barkhane » au Sahel. A peine enclenché, le redéploiement des forces françaises au Mali et dans les pays voisins a été rattrapé, ces derniers jours, par le souffle des événements afghans. La mise en œuvre de la décision prise par Emmanuel Macron en juin survient dans un environnement des plus incertains, au risque de paraître à contretemps si les mouvements djihadistes locaux devaient être dopés par la victoire des talibans à Kaboul.
Jeudi 16 septembre au soir, la question devait être au menu d’un dîner de travail, à Paris, entre le président français et la chancelière allemande, Angela Merkel. Les deux dirigeants devaient notamment faire le point sur la situation en Afghanistan et parler aussi du Mali et du Sahel, même si les Allemands ne sont engagés que de manière minimale au Sahel, principalement pour de la formation militaire. « Des éléments de réassurance sont passés à Berlin comme à tous nos partenaires européens, assure une source à l’Elysée. Les différences entre les deux situations sont comprises. » « La leçon à tirer de l’Afghanistan n’est pas de se retirer du Mali », juge de fait un responsable allemand, pour couper court aux débats que peuvent soulever les suites de la chute de Kaboul, dans un pays en pleine campagne électorale avant le scrutin législatif du 26 septembre.
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Pour éviter que le doute ne s’installe, les dirigeants français ont dû affûter leurs arguments : le sort du Mali n’est pas comparable à celui de l’Afghanistan, même si des djihadistes sahéliens ont pu se réjouir de la victoire des talibans. Si l’opération « Barkhane » – lancée en 2014 – doit disparaître à terme, les Français ne parlent pas d’un retrait, total ou définitif. Ce « redéploiement » a été préparé en amont, assure-t-on aussi à Paris, et s’appuie autant que possible sur la montée en puissance de différents partenaires : les pays du G5 Sahel, la mission des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) et l’alliance de forces spéciales fournies par différents pays d’Europe, la mission Takuba. Mais la solidité de cette relève suscite des interrogations persistantes.
Une menace durable

Tandis que les stratégies de state building (« construction d’un Etat ») ont volé en éclats en Afghanistan, Paris assure n’avoir jamais cherché à rebâtir l’Etat malien – fragilisé encore par un récent coup d’Etat. Et les soldats français se concentrent sur la seule lutte antiterroriste. En dépit de succès significatifs sur le terrain, comme vient encore de le prouver l’annonce, dans la nuit de mercredi à jeudi par Emmanuel Macron, de la mort d’un chef de l’organisation Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), la menace djihadiste est durable. « Il faudra maintenir un dispositif robuste dans la région », dit-on à l’Elysée.
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