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Réconciliation nationale : Quelle justice pour les victimes du putsch au sud et du terrorisme au nord ?
Publié le mardi 17 septembre 2013  |  Le Zenith Bale




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Avec l’investiture du tout nouveau Président de la République, une nouvelle ère commence au Mali en ce mois de septembre 2013 où le Mali célèbrera encore une fois l’anniversaire de son indépendance en signe de liberté retrouvée. Cependant, l’année 2012 qui a précédé fut celle de toutes les exactions où des colons d’une autre espèce ont sévi d’une part au Nord et d’autre part au sud en faisant des victimes dont les familles demeurent jusqu’ici inconsolables en l’absence de toute justice. Pourra-t-on véritablement réconcilier les victimes avec leurs bourreaux en l’absence de dédommagement des victimes et dans l’impunité totale pour les bourreaux?

Une Commission dialogue et réconciliation est déjà à pied d’œuvre et le Général Amadou Haya Sanogo et ses hommes ont demandé le pardon au peuple. Par cet acte, Sanogo lui-même reconnaît ses abus perpétrés généralement par l’entremise d’hommes qui agissaient en son nom et qui n’ont jamais été inquiétés un temps soit peu.

Pour rappel, Moussa Traoré et treize autres militaires ont fait le premier coup d’Etat au Mali, en arrêtant le Président et sa suite sans pillage des biens publics et privés. Par la suite Amadou Toumani Touré a arrêté Moussa et ses dignitaires en mettant fin au massacre du pouvoir et au pillage des populations révoltées. Mais le coup de force du 22 mars 2013 n’a pas mis aux arrêts Att mais a plutôt ouvert la porte aux vols, aux brigandages, aux braquages, aux tueries et aux séquestrations dont furent victimes des porteurs d’uniformes, des hommes politiques, des opérateurs économiques et des hommes de presse. Les actes des putschistes ont été suivis par ceux dits des bérets rouges. Il y a eu plusieurs morts et des portés disparus. Aussi, des commissaires de police ont été enlevés, la Directrice de l’Apej a également été victime d’exactions. On a brisé les os de notre confrère Saouti Haïdara de l’Indépendant, blessé Soumaïla Cissé accusé à tort (les fossoyeurs ont eu tout le temps de prouver en vain la véracité des faits à lui reprochés) de tous les péchés d’Israël. A présent, les victimes n’ont eu droit à aucune réparation. Au contraire, les bourreaux ont bénéficié de l’impunité et certains ont eu les honneurs du Président par Intérim et les gros sous du peuple. Ah, les nouveaux milliardaires de la transition ! Ouf, les victimes expiatoires du coup d’Etat qu’il fallait utiliser pour justifier leurs ambitions d’abandonner le Nord pour s’imposer au sud. Sans oublier les victimes collatérales dont les morts par balles perdues. A l’heure du dialogue et de la réconciliation, il y a lieu de faire le bilan des exactions, au-delà des actes amnistiés. Car dans tous les cas, la vérité finira par voir le jour. Déjà, avec d’anciens ministres de Alpha et de Att reconduits, dont Tréta du Rpm qui a été épargné des arrestations alors que les autres ont croupi entre quatre murs, un début de vérité a déjà éclaté : les putschistes ont trompé le peuple, ou disons une partie du peuple. Mais pour combien de temps ? En tout cas la Cour pénale veille au grain.

Si la Commission dialogue et réconciliation est à pied d’œuvre, il a été donné soixante jours aux nouvelles autorités d’engager des pourparlers avec les protagonistes de la crise du Nord suite à l’accord préliminaire signé en juin dernier. A propos, l’on se demande si le nouveau pouvoir saura défendre au mieux les intérêts du pays. Intérêts définis dans l’accord préliminaires notamment à travers l’engagement des parties à lutter contre le terrorisme, l’économie criminelle et l’impunité sous toutes ses formes. En outre des signataires de l’accord sont sous mandat d’arrêt : Bilal Ag Acherif et Algabass Ag Intalla au nom du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA).

Selon l’accord, dans un souci d’apaisement et de confiance, le gouvernement du Mali prendra toutes les dispositions nécessaires pour suspendre les poursuites engagées par la justice malienne du fait du conflit armé contre les membres des groupes armés signataires du présent accord. Mais les parties conviennent que cette suspension ne s’applique pas aux crimes de guerre, aux crimes contre l’humanité, aux crimes de génocide, aux crimes de violence sexuelle et aux violations graves du droit international des droits de l’Homme et du droit international humanitaire. D’ailleurs, les parties conviennent de la mise en place d’une commission d’enquête internationale sur les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les crimes de génocide, les crimes de violence sexuelle et les autres violations graves du droit international des droits de l’Homme et du droit international humanitaire sur tout le territoire du Mali.

Tout est donc clair, les signataires de l’accord ne seront pas inquiétés du fait du conflit armé, mais ne seront pas impunis pour les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les crimes de génocide, les crimes de violence sexuelle et les autres violations graves du droit international des droits de l’Homme et du droit international humanitaire.

C’est dire que les autorités, et le Président l’a promis, ne doivent pas accepter l’impunité dans le traitement de ce dossier. Cependant, l’on voit mal comment Ibk fera respecter cette justice pour les victimes et ne donnerait d’ailleurs pas l’autonomie à la région de Kidal tant il semble avoir des amabilités avec le MNLA et ses acolytes de Kidal. Tout laisse déjà à penser que le mandat d’arrêt contre Mohamed Ibrahim Ag Assaleh (et ceux cités plus haut) semble lettre morte. L’homme est, par extraordinaire, membre du Comité de suivi des accords de Ouagadougou, et n’arrête pas de vouloir narguer l’opinion internationale. En tout cas, la semaine écoulée, Rfi indiquait : » Ag Ibrahim Mohamed Assaleh, cadre du MNLA et membre du Comité de suivi des accords de Ouagadougou, dénonce pour sa part une violation de ces accords. Il assure que cette zone de Fooïta, près de Léré, où ont eu lieu les affrontements, a été décrétée » zone de regroupement » en vue d’un cantonnement, en accord avec les autorités maliennes, il y a quelques jours. C’est à la suite de cette décision que le MNLA a demandé à ses hommes présents dans la zone de s’y rassembler « .

Un cruel mensonge qui n’a d’autre objectif que de faire retourner la Communauté internationale contre notre pays.
Alors vigilance à tous les niveaux !

Mamadou DABO

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