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Le Républicain N° 4701 du 17/9/2013

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Au président du Copa, / De quoi je me mêle ?
Publié le mercredi 18 septembre 2013  |  Le Républicain


© aBamako.com par André
Conférence de presse du Collectif des Patriotes (COPA)
Bamako, le 12 septembre 2013 à la maison de la presse. Le président du Collectif des Patriotes (COPA) , Makan Konaté a tenu un point de presse pour demander aux forces vives du Mali de soutenir le nouveau gouvernement.


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Je vous concède votre appartenance pro-putschiste, mais ma naïveté a dû m’amener à croire que la confraternité pouvait être pour nous un facteur de rapprochement plus que toute autre considération. Comme celle de pro-putschiste et d’anti-putsch. Raison pour laquelle je n’ai accordé aucune importance à votre prise de position à contre courant lors de mon arrestation, au moment où toute la presse nationale et internationale dénonçait l’illégalité et l’arbitraire. Au delà de la presse, les organisations de défense de la liberté de la presse et des droits de l’homme m’ont soutenu. Mais pas vous Makan Konaté, pourtant journaliste. Je vous concède cette particularité inouïe de voguer à contrario.

Monsieur le président du Copa, vous exagérez lorsque finalement vous exploitez mon silence comme fonds de commerce. Que vous puissiez vous attaquer à un responsable politique de ce pays, fut-il fondateur du Républicain, que vous insultez publiquement, sans faire attention aux interprétations que pourraient en faire les autres, relativement à l’éducation reçue, cela m’importe moins que les références répétées faites à moi, pour des fins d’opportunités politiques. Evitez de lier mon nom à des montages pour tenter de valider des contre-vérités. Vous avez tenu des propos me concernant sans jamais m’approcher pour vous édifier. Cependant, je n’aurais jamais tenu compte de tout ça si des confrères ne m’avaient pas appelé d’un peu partout pour savoir la réalité, après avoir lu votre propos sur le net. Je suis donc tenu par un devoir de vérité, quand l’article paru dans Info-Matin du 13 septembre 2013 se rapportant à Tiebilé Dramé, le fondateur du journal ‘’Le Républicain’’ vous attribue ce propos: «Quand son journaliste a été jeté en prison, il s’est mis à l’écart pour ne pas compromettre sa chance d’être nommé quelque part à côté du président intérimaire...».

Sachez que Boukary Daou du fond de sa cellule à la sécurité d’Etat a eu comme seul compagnon un livre de chevet ‘’Le Mali Aujourd’hui’’ de Sennen réédité par sa fille Virginie Andriamirado qui m’a été offert par Tiebilé Dramé. Vous ne pouvez pas imaginer ce que cela représente pour un homme seul dans une cellule nuit et jour pendant 8 jours, et qui ne met le pied dehors que la tête enfouie dans une cagoule noire. Sous le commandement de ton mentor, Makan Konaté ! Retenez que j’ai été arrêté le 6 mars 2013 et libéré le 2 avril. Notez bien que le 16 mars 2013, lors que j’étais gardé à la Brigade d’Investigation Judiciaire, Tiebilé Dramé en Conférence prononcée à la Maison de la Presse à l’occasion du 24 anniversaire du journal “Les Échos”, faisait la déclaration suivante : «La caractéristique principale de la Transition actuelle est la cohabitation entre la Constitution et le coup d’Etat. En observant les événements des dernières semaines, on ne peut que faire le constat que le coup d’Etat, loin d’être résorbé est en train de prendre le dessus sur la Constitution.

Cette réalité, source de confusion et d’immobilisme, entrave l’action des pouvoirs publics ternit considérablement l’image du pays au moment nous sommes l’objet d’une attention internationale accrue. Les interpellations de parlementaires, d’hommes et de femmes politiques, la détention illégale du journaliste Boukari Daou ont fait de la Sécurité d’Etat un immense commissariat de police politique détourné des missions fondamentales d’un service qui doit plutôt veiller sur la sécurité du pays. On aurait aimé voir la Sécurité d’Etat montrer le même zèle au moment de l’attaque contre le Président en mai de l’année dernière. A t- elle vu venir cette agression?

Combien de personnes ont été interpellées ou détenues à la Sécurité d’État pour cause d’agression du Président? A t- elle seulement interpellé une seule personne quand une coalition séditieuse et putschiste conspirait pour renverser le Président les 8, 9 et 10 janvier 2013? D’ailleurs, il serait souhaitable, Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, qu’une commission parlementaire enquête sur la conspiration des 8, 9 et 10 janvier 2013 afin de faire la lumière sur la déstabilisation programmée de la Transition ces jours funestes. J’invite la Sécurité d’Etat à se concentrer sur la sécurité du pays et laisser les services compétents de police assumer leurs missions dans le respect des règles de l’Etat de droit ».

Ceci est passé à la télévision malienne, mais certainement qu’en bon ménage avec les putschistes, vous avez du zapper, ne pouvant vous accommoder de discours favorable à un retour à l’ordre constitutionnel. Vous n’avez donc pas suivi cette déclaration. Ce n’est pas trop grave, mais seulement que vous avez dû induire en erreur des journalistes, et donc de nombreux lecteurs, car Info Matin, le journal des sans voix est beaucoup lu, et du fait du règne de l’arbitraire, la transition a vu les sans voix multiplier au centuple (confère la lettre de Human Rights watch à IBK à la veille de son investiture). J’espère cher confrère Makan Konaté, qu’à partir des présentes précisions que le devoir de vérité m’impose, vous-mêmes, mes frères compatriotes de la diaspora et tous nos lecteurs en seront édifiés. Une fois pour toute j’espère !
Boukary Daou

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