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Recherche de la paix au Mali: Bamako doit éviter le complexe du vainqueur
Publié le mercredi 18 septembre 2013  |  Lepays.bf


© aBamako.com par A.S
Rencontre du Président de la République et les groupes armés du nord du Mali
Bamako, le 17 septembre 2013 au palais de Koulouba. Le président de la république du Mali,SEM Ibrahim Boubacar Keita a longuement échangé avec les représentants des différents groupes armés du nord du Mali.


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Va-t-on vers une décrispation de l’atmosphère au Mali ? Telle est la question que l’on est tenté de se poser au regard de ce qui se passe actuellement sur le terrain, au pays de Soundjata Kéïta. En effet, tous les groupes armés du Nord (Touaregs, arabes et sédentaires) sont en réunion à Bamako. Sur la table des discussions se trouvent des dossiers précis comme la gouvernance ou la politique de décentralisation et de gestion des régions. En clair, les différents groupes armés du Nord-Mali veulent arrêter une stratégie commune pour les prochaines discussions de paix avec le gouvernement. Une initiative, somme toute louable, pour deux principales raisons. Tout d’abord, c’est bien heureux que des gens, qui ont passé le temps à guerroyer, acceptent enfin de se parler pour faire la « paix ». C’est une grande avancée et c’est tout à l’honneur des initiateurs de cette rencontre.

Bamako, forte de son nouveau manteau d’Etat solide, renâcle jusque-là à appliquer certaines décisions de l’accord politique de Ouagadougou

L’autre raison qui donne des motifs de satisfaction, est le fait même que ladite réunion se tient à Bamako qui représente l’antre de la République malienne. C’est une symbolique assez forte qui traduit la reconnaissance de la légitimité des nouvelles autorités en place par les différents groupes armés du septentrion malien. Ces derniers seraient restés dans une logique de guerre qu’ils n’auraient, sans doute, pas accepté de rejoindre Bamako pour une quelconque négociation. Ils auraient pu d’ailleurs pousser l’outrecuidance à l’extrême en exigeant des autorités de Bamako qu’elles se déplacent à Kidal, l’épicentre du territoire dont ils revendiquent l’indépendance. Surtout que ces concertations interviennent au lendemain de violents accrochages qui ont opposé l’armée malienne aux éléments du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et qui présageaient une reprise des hostilités. C’est dire que les Maliens sont finalement décidés à faire la paix. Peut-être, et il n’est pas saugrenu de le relever, que tout ce ramdam entre dans le cadre de l’investiture très prochaine du président Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) à laquelle prendra part, en principe, le président français François Hollande, celui-là même qui a été aux premières loges de la guerre contre les djihadistes. Les groupes armés veulent-ils donc alerter la communauté internationale ? C’est probable. Ce d’autant que Bamako, forte de son nouveau manteau d’Etat solide, renâcle jusque-là à appliquer certaines décisions de l’accord politique de Ouagadougou. Pour preuve, et sauf erreur ou omission, aucun des éléments du MNLA arrêtés et détenus au temps fort de la crise, n’a été libéré depuis la signature de cet accord le 18 juin dernier.

Il ne faudra donc pas que Bamako tire longuement sur la corde

En tout cas, dans la recherche actuelle de la paix au Mali, la responsabilité de Bamako, il faut le dire, est encore plus grande. Elle doit éviter le complexe du vainqueur, et accepter de faire beaucoup de concessions. Car la sagesse commande qu’en cas de mésintelligence entre deux individus, le plus fort prenne de la hauteur en se montrant plus conciliant. Donc, la paix attend davantage de Bamako, puisque les différents groupes armés, eux, ont déjà fait preuve de beaucoup de retenue. Ils ont envoyé suffisamment de signaux positifs qui traduisent, du moins on l’espère, leur volonté de faire la paix. Il ne faudra donc pas que Bamako tire longuement sur la corde, si elle ne veut pas se voir imputer la responsabilité d’une éventuelle détérioration du climat. A bon entendeur…

Boundi OUOBA

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