Le très emblématique DG de l’ORTM, Bally Idrissa Cissoko, n’a finalement pu résister à ce qu’il convient de désigner sous le vocable »Aïssatagate ». Comme le scandale de »Monicagate » aux Etats-Unis, l’affaire a secoué l’opinion et le microcosme médiatique malien stupéfaits devant une malencontreuse intrusion du chef du Gouvernement dans le fonctionnement interne des médias publics. Cheick M. Diarra avait certes le droit à la préférence comme ses prédécesseurs, mais il a le tort de jeter son dévolu sur une »mignonne gonzesse » parmi la panoplie de compétences dont regorge la télévision publique. Que l’affaire soit ébruitée et portée sur la scène publique est certes une autre paire de manche, mais là, curieusement, cela tient également au fait que le vent emporte le DG au profit de sa subalterne, laquelle aura tout de même grand mal à se débarrasser d’une étiquette aussi adhésive que les soupçons d’un flirt avec le PM. Quoi qu’il en soit, l’épisode est une péripétie, parmi tant d’autres, du grand retour à la vielle époque du totalitarisme, où certains pouvoirs n’ont de valeur que par ceux dont ils découlent.