Le Comité Régional d’Orientation, de Coordination et de Suivi des Actions de Développement (Crocsad) de Ségou a tenu une session extraordinaire la semaine dernière dans la salle de conférence du gouvernorat, sous la présidence du chef de l’exécutif régional, M. Thierno Boubacar Cissé. La session portait sur l’appui à la mise en œuvre de “débats communaux”, stratégies et pistes de solutions pour la réhabilitation et la reconstruction des infrastructures de base de la commune.
Elle a regroupé une centaine d’acteurs du développement notamment les représentants de l’Association des municipalités du Mali, de l’Association des conseils de cercles du Mali, des conseils régionaux, de l’Association des Pouvoirs Locaux (Apl), les préfets des cercles, les représentants de la société civile et les partenaires au développement.
“Depuis les évènements de 2012, le conseil communal de Diabaly n’a enregistré aucune recette de quelque nature que se fusse. Il nous est pour ce faire difficile aujourd’hui de participer à la moindre contribution financière de reconstruction de nos infrastructures détruites par les envahisseurs, terroristes ou autres bandits armés ; car nos activités économiques et socio-culturelles ont été complètement paralysées.” C’est en ces termes que le maire de la commune rurale de Diabaly, Oumar Diakité dit Barou, commune test de “débats communaux” dans la région, a conclu la description de l’état des lieux des infrastructures détruites lors des évènements dans sa commune. Le conseil communal de Diabaly a, dans cette situation, élaboré un projet d’aide d’urgence pour lequel il est en quête de financement, en vue de la réhabilitation, la reconstruction et la relance du développement de sa commune.
La réunion de Ségou a recensé la destruction du système d’adduction d’eau potable de la cité de Diabaly, la destruction partielle des bâtiments de la mairie, de deux Cscom, de deux écoles, des bâtiments de la zone Office du Niger du Kouroumari et son campement, du camp militaire, des quatre pharmacies privées de la ville, de la station d’essence. Même les routes n’ont pas été épargnées.
Les opérateurs de téléphonie mobile, Malitel et Orange, ont remis leurs installations en état de marche afin de sortir de zone de l’isolement téléphonique. L’occupation de la ville par les djihadistes et les combats pour les en déloger ont fortement affecté le tissu social, créé une psychose et une profonde fracture sociale. Avec le retour d’une certaine stabilité, il est nécessaire de vite concevoir et mettre en route des projets de développement.
C’est ainsi que les associations des pouvoirs locaux ont initié une série d’actions dont la mise en œuvre sera appuyée par la direction générale des collectivités territoriales, la coopération allemande à travers le Programme d’Appui aux Collectivités Territoriales (Pact).
C’est dans ce cadre que les “débats communaux” sont tenus avec pour ambitions d’encourager le dialogue entre les communautés, d’identifier et d’analyser les causes et conséquences de l’actuelle crise, de renforcer la commune et d’accompagner ses initiatives de sortie de crise autour des projets concrets de développement.
A l’issue de la présentation de la démarche des débats communaux, les acteurs du développement de la région se sont engagés à murir la réflexion. La région a déjà élaboré un document qui identifie ou répertorie les dommages subis par communautés victimes dans la région de Ségou.
En prenant la parole à l’issue des débats, le gouverneur de la région a souligné la nécessité de “conjuguer sagesse, authenticité et dynamisme pour faire du Mali une nation performante et moderne dont le peuple demeure uni dans sa diversité, tourné vers un but commun et ayant une foi indéfectible en son avenir”.
Quant au président du conseil régional, Siaka Dembélé, tout comme le maire de la commune urbaine de Ségou, Ousmane Karamoko Simaga, ils se sont réjouis de la tenue de la rencontre et se sont engagés au nom des structures qu’ils représentent à participer activement à la réussite des “débats communaux” en 4è région.