Nous avons choisi de consacrer ce numéro à celui qui avait promis de tresser la couronne de l’enfer sur la tête des Maliens en 1991 suite aux marches-meetings du Mouvement démocratique qui demandait le multipartisme intégral. Par la bénédiction de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Cheick Modibo Diarra, beau fils de l’ex-président déchu, Moussa Traoré, a été nommé Premier ministre avec la bénédiction de Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne.
Le Premier ministre de la transition veut remettre le pouvoir à celui que le peuple malien a combattu hier (1991) Moussa Traoré et à son ex- parti l’Union démocratique du peuple malien (UDPM). Les démocrates maliens accepteront-ils la restauration ?
Depuis la grâce accordée au couple Moussa Traoré par Alpha Oumar Konaré en fin de mandat, les Maliens lambda croient à un complot ourdi contre le peuple par le Mouvement démocratique dominé par l’ADEMA-PASJ et le CNID en 1991.
Ces deux mouvements politiques étaient pressés de s’accaparer du pouvoir afin de se faire les poches. Le vrai-faux procès de l’ancien président, le général Moussa Traoré fut le passage obligé. Aujourd’hui, Moussa et sa femme en liberté, ces mêmes démocrates d’hier, qui l’ont combattu, se bousculent devant le portillon de sa retraite dorée. Le ridicule ne tue plus.
Le procès crime de sang de l’ancien dictateur Moussa Traoré ouvert le 4 juin 1992 à Bamako ressemblait à un cadeau empoissonné d’Amadou Toumani Touré à Alpha Oumar Konaré. C’est en effet quatre jours avant l’investiture du nouveau chef de l’Etat, un procès le mettait devant le fait accompli.