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Investiture de IBK au mali: Eviter les erreurs de ATT
Publié le jeudi 19 septembre 2013  |  Le Quotidien.bf


© aBamako.com par A.S
Cérémonie d`investiture de Ibrahim Boubacar Keita
Bamako, le 04 Septembre 2013 au Centre International de Conference de Bamako (CICB). Le Président Elu de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita dit IBK a prêté serment devant la cour suprême.


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Quel grand jour pour le Mali ! C’est en grande pompe que la cérémonie officielle d’investiture du nouveau président malien a lieu ce 19 septembre à Bamako. De nombreux dirigeants du continent et d’ailleurs ont tenu à être les témoins privilégiés de l’évènement. Ils n’ont pas tort. Car ils viennent saluer la victoire de la démocratie et participer à l’écriture d’une nouvelle page de l’histoire du Mali. Ce pays, jadis plongé dans les tréfonds de l’obscurantisme et de la barbarie, où l’on flagellait et amputait à tour de bras, revient en effet de loin. Cette triste expérience dépasse le simple cadre du Mali. Elle interpelle toute l’humanité. D’où, sans doute, cette mobilisation de la communauté internationale autour de l’investiture, comme pour dire que la victoire contre les extrémistes islamistes n’est pas seulement celle de l’Afrique, encore moins du Mali. C’est la victoire du monde éclairé et démocratique contre les forces rétrogrades. Voilà pourquoi la cérémonie de ce jour revêt un cachet spécial. Elle consacre à la fois le triomphe de la liberté avec la défaite des islamistes et celui de la démocratie grâce à des élections jugées transparentes. Mais ce passage réussi vers une nouvelle ère n’enlève rien à l’ampleur de la tâche qui attend le nouveau locataire du palais de Koulouba. Au contraire, il a le devoir d’œuvrer à éviter au Mali une rechute. Consolider la laïcité de la République, asseoir une Nation réconciliée avec elle-même, insuffler une véritable dynamique démocratique, lutter contre la corruption et sortir le pays de la pauvreté, le gigantisme des défis peut donner le vertige. C’est donc un mandat extrêmement difficile qui commence pour IBK. En tant que vieux loup de la faune politique malienne, il a sans doute une pleine conscience de la lourdeur de sa mission.
Mais, l’un des plus grands défis auxquels doit faire face le président élu, c’est la construction d’un véritable Etat démocratique. Certes, depuis la chute de Moussa Traoré, le pays a connu des avancées démocratiques et était même cité en exemple dans la sous-région. Mais, n’était-ce pas une démocratie de façade ? En tout cas, l’invasion du Nord et la chute de Amadou Toumani Touré montrent bien que l’édifice était construit sur du sable. La démocratie, contrairement aux apparences, n’était pas solidement implantée. A la moindre secousse, elle s’est effondrée, entraînant le pays dans le chaos. Pour donc prendre un nouveau départ, il est indispensable de bâtir des fondations solides pour une véritable démocratie. A ce niveau, la tâche n’incombe pas qu’au seul président. La société civile et surtout l’opposition doivent être des gardiens vigilants du processus afin d’éviter les errements du passé. Il ne faut pas demander en effet à l’équipe au pouvoir de travailler à asseoir une opposition solide et crédible. Il appartient plutôt au perdant du second tour de se battre pour exister dans le paysage politique et se poser en contre-pouvoir. Pour le moment, cette mission incombe à Soumaïla Cissé. Mais la donne pourrait changer à l’issue des législatives pressenties pour se tenir les 24 novembre et 15 décembre 2013. Le chef de l’opposition devrait en principe être désigné à la lumière de ce vote au prorata des députés obtenus. C’est vrai qu’après le traumatisme lié à la guerre et au coup d’Etat, le Mali a besoin d’un processus politique apaisé. Mais, cela ne devrait pas consister à revenir au système ATT fait d’un consensus qui a piégé la démocratie et dont lui-même en a été victime. Dans un système démocratique digne de ce nom, l’existence d’une opposition forte et capable d’aider à la bonne marche du pays est indispensable. Dans nos jeunes démocraties africaines, il faut bien sûr éviter de tomber dans l’opposition de nuisance, juste apte à jeter des pierres et à brûler des pneus. Mais l’autre extrémité, à savoir un système sans opposition, n’est pas non plus productive. Elle provoque l’immobilisme politique. Il est donc impératif pour IBK de tirer les leçons des erreurs de l’ère ATT .

La Rédaction

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