En proie à la panique, la France ne semble plus savoir ce qu’elle veut. Après avoir annoncé – à grands renforts de publicité – son départ du Mali, Florence « La Parlotte », pardon Florence Parly, ministre française des Armées revient à la charge, en ces termes, à Bamako : « La France ne quittera pas le Mali ». Réponse cinglante de son homologue malien, colonel Sadio Camara : « Le Mali est un pays souverain ».
« Le Mali est un pays souverain, un pays libre de choisir ses partenaires », lui répond lundi 20 septembre, le ministre malien de la Défense.
Et le gouvernement malien, qui connaît bien la chanson, d’ajouter : « qu’il ne permet à aucun Etat de faire ses choix à sa place et, encore moins, de décider quels partenaires il peut solliciter ».
En clair, les autorités de la Transition ont fait comprendre à la France, qu’en tant que pays indépendant et souverain qu’elles ne permettront ni à la France, ni à un autre pays, de lui dicter avec quel partenaire elles doivent travailler.
L’instabilité au Mali entretenue à dessein
Après huit ans passés sur le sol malien à lutter, sans succès, contre le terrorisme, la France entend rester encore au Mali. Pire, l’instabilité dans laquelle vit le Mali vit, depuis bientôt neuf ans, serait entretenue, à dessein, par certains partenaires connus du Mali.
Tapis dans l’ombre, Ils entretiennent cette instabilité pour faire pression sur les autorités maliennes. Histoire d’aboutir, à travers la mise en œuvre intégrale de l’Accord d’Alger, à la partition du Mali. Afin de pouvoir faire main basse sur les ressources naturelles, dont regorge le septentrion malien.
Au lendemain du second coup d’Etat du colonel Assimi Goïta, qui a mis « hors de leurs prérogatives » Bah N’Daw et Moctar Ouane, respectivement, Président et Premier ministre de la Transition, la France a piqué une colère noire.
Furieuse de voir ses « deux pions » relevés de leur fonction et mis en résidence surveillée, la France suspend ses opérations conjointes avec les forces armées maliennes. A travers ce geste, elle pensait que les autorités maliennes allaient la supplier à genou de revenir sur sa décision. C’était mal connaître Le colonel Assimi Goïta et ses compagnons d’armes, décidés à restituer au Mali, sa souveraineté nationale et internationale.
Quelques jours plus tard, rebelote : la France annonce, à la surprise générale, la reprise de ses opérations militaires conjointes avec le Mali.
L’intention de la France
Mais l’annonce, par l’agence Reuters, de la signature en cours d’un contrat entre Bamako et le Groupe Wagner, va mettre la France dans tous ses états.
Elle a même tenté d’embrigader certains Chefs d’Etat de la CEDEAO et ses alliés européens pour faire pression sur les autorités maliennes, afin qu’elles renoncent aux services du Groupe Wagner. Sans succès.
« La présence de mercenaires russes serait incompatible avec la présence militaire française au Mali », Jean-Yves « Le Truand », pardon Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires Etrangères.
Comme cette menace, comme toutes les autres, n’a pas porté fruit, la France change de fusil d’épaule.
Surprise par la décision, désormais affichée, des autorités maliennes de tourner dos à la France, Florence « La Parlotte » est envoyée à Bamako pour une mission de la dernière chance : tenter de convaincre les autorités de la Transition de renoncer à signer un contrat avec le Groupe Wagner.
« La France ne quittera pas le Mali et reste déterminée dans la lutte contre le terrorisme », répète-t-elle. En vain.
Alors, la France partira, partira pas ?
Partout dans le pays, les populations manifestent pour réclamer le départ immédiat de la France du Mali. Après Bamako, mercredi 22 septembre, c’est au tour de la région de Ségou de descendre dans la rue pour la même raison. Il en sera de même, les jours à venir, dans les autres régions du Mali. Même dans le Nord que la France tente – sans succès – de couper du reste du Mali.
L’attitude de la France au Mali, rappelle, à s’y méprendre, une fable de la Fontaine : Le corbeau et le renard.
« Apprenez que tout flatteur vit au dépens de celui qui l’écoute », dit-elle.
La France a joué, huit ans durant, au corbeau au Mali. Aujourd’hui, ce sont les autorités de la Transition, qui jouent le renard.