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Affaire de 700 millions de FCFA à l’AMRTP : Qui protège Choguel ?
Publié le vendredi 1 octobre 2021  |  Le Soft
Séance
© aBamako.com par DR
Séance de travail entre le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, et le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, au Palais de Koulouba
Bamako, le 28 septembre 2021. Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a eu une séance de travail avec le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga de retour de l`Assemblée générale des Nations Unies, à New York.
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Jusqu’à quand Assimi Goïta lâchera son Premier ministre qui traine pourtant des casseroles de 700 millions de francs CFA, des fonds détournés à l’AMRTP ? L’affaire ne cesse de faire grincer les dents, surtout que la transition fait de la lutte contre l’impunité son cheval de bataille.




Depuis quelques jours, une chasse aux sorcières est engagée par les autorités de la transition contre les anciens dignitaires du régime défunt d’IBK. L’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, l’ex-ministre de l’Economie Mme Bouaré Fily Sissoko ainsi que son collègue Mahamadou Camara sont placés sous mandat de dépôt et passent leurs jours dans la Maison Centrale d’arrêt de Bamako.

Ces derniers sont poursuivis dans le dossier dit de « Achat de l’avion présidentiel et de surfacturation d’équipements militaires ». La chasse est engagée contre d’autres personnalités soupçonnées pour la même affaire et autres. Sauf qu’elle ne s’étend pas, du moins pas encore, à certains acteurs de la Transition ayant servi sous IBK. Tel un Choguel, qui a été Directeur de l’AMRTP et ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, avant d’occuper le fauteuil de Premier ministre (de la rue).

La lutte contre l’impunité et la délinquance financière est noble pour la bonne gouvernance. En engageant cette lutte, le président de la transition Assimi Goïta entend restaurer la confiance entre la République, l’élite donc, et le bas peuple. Mais, son Premier ministre Choguel Kokalla Maïga n’est pas blanc comme neige pour mener cette lutte. Son passage à l’AMRTP laisse des traces de casseroles relevées par un rapport de l’OCLEI. Après avoir été accusé de perception de double salaire quand il était ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, ce qu’il n’a cessé de démentir, l’actuel Premier ministre Choguel aurait détourné près de 700 millions de francs CFA à l’AMRTP. Une colonie de vacances au profit de ses enfants aurait coûté au moins 500 milliards de FCFA à l’Etat malien.

Un dossier non classé

Alors que le Premier ministre se tape la poitrine que les diverses missions de vérification se sont soldées par un non lieu et que la justice n’ayant rien à mettre sous les dents a classé le dossier, Me Kassoum Tapo, non moins ancien ministre de la Justice sous IBK, s’inscrit en faux.

Dans une courte vidéo qui fait le tour de la toile, l’on voit Me Tapo très formel contre ce qu’il conviendrait d’appeler un ‘’gros mensonge’’. « Choguel a déjà son dossier au pôle économique. Le dossier est là, moi, je l’ai vu, on lui reproche six cents et quelques millions de francs CFA. Choguel était directeur de l’AMRTP. Le Procureur de la République du pôle économique l’a poursuivi devant le juge d’instruction. Le dossier n’est pas classé, le Procureur général du pole a saisi le juge d’instruction. A ma connaissance, il n’y a pas de décision de non-lieu. Choguel a été poursuivi par le procureur Bandigou Diawara qui a fait un réquisitoire clair et net pour saisir le juge d’instruction », a martèle Me Tapo.

« Impunité, impunité, on va poursuivre les gens. Chaque jour, il (Choguel) parle d’impunité », déplore Me Kassoum Tapo qui estime qu’ « il faut d’abord être propre pour poursuivre les gens ».

Sans toutefois en vouloir à l’actuel ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Grade des Sceaux, Mahamadou Kassogué, qui, à ses dires « n’est pas politique » mais « qu’un instrument », l’ancien ministre Tapo ne mâche pas ses mots face à l’instrumentalisation de la justice.

Alors que le Procureur général l’avait dit dans son flash, ‘’il n’y a pas de volonté politique, aujourd’hui, la justice est en train de traduire une volonté politique’’. « C’est clair et net. C’est maintenant qu’il y a une volonté politique », note Me Tapo. Et « lui », Choguel, « est l’instrument de cette volonté-là ». « C’est ça qui n’est pas normal », peste l’éminent avocat.

Qui a poursuivi : « La justice ne doit pas être instrumentalisée à des fins politiques. La justice n’est pas là pour satisfaire une quelconque volonté politique. Elle est là sur des règles qu’elle doit respecter. Il y a un code, une constitution, que les juges doivent respecter ».

En donneur de leçon, Me Tapo soutient que, ‘’à la place de Choguel’’, il ‘’démissionne pour aller devant le pôle économique’’ pour se ‘’défendre’’. « C’est ça la dignité », conseille-t-il. « Si tu ne fais pas ça, tôt ou tard, ça va te rattraper », prévient l’avocat.

Le séjour du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga est éphémère. Tôt ou tard, la justice ira à ses trousses. Pour le moment, difficile de comprendre par quelle alchimie le Président de la Transition, Assimi Goïta, garde Choguel à la Primature.

DCA

Source: Le SOFT
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