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Paris-Bamako : l’escalade !
Publié le lundi 4 octobre 2021  |  L’aube
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© aBamako.com par AS
La ministre Florence Parly reçue en audience à Koulouba
Bamako, le 02 novembre 2020. En visite à Bamako dans le cadre d`une tournée au Sahel, la ministre française des Armées, Florence Parly, a été reçue en audience à Koulouba par le président Bah N`Daw.
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Depuis l’annonce de l’Agence de presse Reuters sur l’arrivée probable dans notre pays de la société privée russe Wagner et le discours du Premier Ministre, Choguel Kokalla Maïga, du haut de la tribune des Nations Unies, où il a assimilé le retrait de l’opération Barkhane à «un abandon du Mali en plein vol », les Autorités françaises, par la voix du Président Emmanuel Macron et de la Ministre des Armées, Florence Parly, qualifient les propos de Choguel Maïga « d’indécents et mensongers ». Depuis lors, la tension ne cesse de monter d’un cran entre les deux pays.


En effet, les relations entre Paris et Bamako se crispent fortement. Aussi, les Autorités françaises n’ont pas toujours digéré les propos du Premier Ministre malien, Dr Choguel Kokalla Maïga, à l’ONU. Aussi, devant les Nations Unies, le Chef du Gouvernement a jugé qu’en dépit du soutien international dont il bénéficie, « de mars 2012 à ce 25 septembre 2021 où je m’adresse à vous du haut de cette auguste tribune, la situation de mon pays ne s’est guère améliorée ». L’extension de la menace djihadiste bien au-delà du Nord du Mali et les violences intercommunautaires qui s’y sont greffées ne peuvent que confirmer ce constat d’échec.

En outre, le PM avait déploré la transformation de l’opération Barkhane annoncée par le Président français, Emmanuel Macron, décidée sans consultation ni concertation avec nos Autorités, la nouvelle situation née de la fin de l’opération barkhane plaçant le Mali devant le fait accompli et l’exposant à une espèce d’abandon en plein vol « nous conduit à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de nos populations de manière autonome avec d’autres partenaires », a-t-il dit à la tribune de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Ces propos de Choguel Kokalla Maïga ont provoqué l’ire de Paris.

Ainsi, la première à « dégainer » fut le Ministre des Armées, Mme Florence Parly, qui s’indigne des propos portés par le Premier Ministre à la tribune de l’ONU. « Il n’y a pas de désengagement français, je tiens à commencer par rétablir des contre-vérités (…). Quand on a 5000 soldats et qu’on se désengage de trois emprises et qu’on a l’intention d’en laisser encore plusieurs milliers, lorsqu’on déploie au Sahel des blindés du dernier cri (…), ce n’est pas l’attitude normale d’un pays qui a l’intention de s’en aller», a fait valoir la Ministre des Armées, Florence Parly, lors d’une conférence devant des Etudiants de Sciences Po à Paris. Et, après la Ministre des Armées, Florence Parly, c’est au tour du Président français de réagir à cette adresse du Premier Ministre malien. Emmanuel Macron a qualifié de « honte » les propos du PM Choguel. Ce dernier avait dénoncé « un abandon en plein vol » de la France en évoquant la fin de l’opération militaire Barkhane. Le Chef de l’Etat français affirme avoir été choqué par les propos de Choguel Kokalla Maïga. Ils les qualifient « d’inacceptables ». « C’est une honte et ça déshonore de ce qui n’est même pas un Gouvernement issu de deux coups d’Etat », a déclaré le Président français. Selon lui, la France s’est engagée à lutter contre le terrorisme et pour la sécurité au Mali. Et si elle est au Mali c’est « parce que l’État malien l’a demandé. Et sans la France, le Mali serait entre les mains des djihadistes », a martelé Emmanuel Macron.
Cependant, le Chef de l’Etat français affirme que son pays continuera les projets de développements au Mali aux côtés de la Communauté internationale. Mais, il prévient que ce travail ne peut pas être fait si les Dirigeants maliens ne prennent pas leurs responsabilités.

Même l’Ambassadeur de France dans notre pays y est allé de son couplet à travers un communiqué où il s’inscrit en porte faux sur les déclarations du Premier Ministre. « Concernant l’accès à certaines zones du territoire qui seraient interdites à l’Armée malienne, cette affirmation ne correspond nullement pas à la réalité, … », a-t-il déclaré. Mais les Autorités maliennes n’ont toujours pas répondu à ces dernières déclarations des Autorités françaises.

Toutefois, à son retour de New York, mardi dernier, le Premier Ministre Choguel Kokalla Maïga a expliqué aux journalistes qu’il ne souhaitait pas commenter ces sorties des Autorités françaises. Mais, par contre, plusieurs personnalités politiques, de la société civile et des associations ont fait part de leur colère face aux propos des Autorités françaises.

Ainsi, certains Maliens dénoncent la rhétorique utilisée par la France et réaffirment la pleine souveraineté du Mali. Ils encouragent leurs Autorités à ne pas céder aux chantages à l’adresse du Mali. Cette position est largement partagée par une bonne partie de la population qui n’a toujours pas pardonné à la France sa gestion inefficace de la crise actuelle. Applaudie en 2013, la France a vite perdu l’estime que lui vouaient les populations maliennes. Car, celles-ci la suspectent de prêter main forte aux Rebelles de Kidal. D’où, dans les rues de Bamako, on clame désormais haut et fort cette duplicité de l’Hexagone.

Pour de nombreux citoyens maliens, le Nord du Mali, plus précisément la Région de Kidal, serait le symbole du « jeu trouble » auquel s’adonnerait la France au Mali. Les Maliens auraient toujours en travers de la gorge cette interdiction des forces françaises aux FAMA d’entrer à Kidal pour en reprendre le contrôle. La suspicion vient du fait que les Maliens ne comprennent pas toujours pourquoi, à l’entrée de Kidal, les troupes françaises avaient interdit l’accès leurs semblables maliennes.

Mémé Sanogo

Source : L’Aube
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