Le lundi 20 septembre, s’est tenu à la Faculté des Lettres et de Science du Langage (ex FLASH), le lancement d’une série de conférences sur la valorisation et la promotion des manuscrits anciens du Mali dans les grandes écoles. Sous le thème « à la découverte des manuscrits anciens, une relique culturelle et scientifique exceptionnelle ». Elle est une initiative de l’ONG de Sauvegarde et Valorisation des Manuscrits pour la Défense de Culture Islamique (SAVAMA-DCI) avec le soutien des partenaires comme l’UNESCO et AECID. C’était sous la présidence du Recteur de l’université des Lettres et sciences humaines, le Dr Idrissa S Traoré.
Ce projet de valorisation et de promotion des manuscrits anciens du Mali présente une étape importante et l’une des premières vers la promotion et de la valorisation des connaissances des manuscrits auprès du grand public au Mali. Il vise à renforcer les capacités et le réseau régional des acteurs, mais également à promouvoir auprès des communautés locales et la communauté internationale les connaissances inestimables à travers des coopérations Sud-Sud et Nord-Sud. Ce projet si important est financé par l’Agence Espagnole pour la Coopération Internationale au Développement (AECID) à travers l’Unesco.
Selon Dr Abdel Kader Haidara, Président exécutif de l’ONG SAVAMA-DCI, c’est la première fois qu’une telle conférence sur les manuscrits anciens du Mali ait lieu dans une grande école. Pour lui, les manuscrits sont très importants pour la conservation et l’exploitation des savoirs purement africains et en particulier maliens. Et de poursuivre que ces manuscrits datent des siècles et qu’auparavant ils n’étaient pas bien conservés et moins exploités. Ce n’est qu’après l’indépendance, dit-il, que les sages de Tombouctou ont eu l’idée de bien conserver ces manuscrits afin de les exploiter un jour. « C’est dans ce cadre-là que l’Institut Ahmed Baba a été créé », a-t-il dit. A cet effet, l’ONG SAVAMA-DCI œuvre dans ce cadre en faisant des sensibilisations sur l’importance des manuscrits anciens. « Il faut arriver à exploiter ces manuscrits scientifiquement et techniquement. Mais cela n’est pas facile sans les universités, sans les chercheurs et les étudiants. Sans vous (les étudiants et les chercheurs), on ne peut pas mener cette étape qui est la plus importante, parce que si l’on ne sait ce qui dans nos manuscrits, on en voit comme des objets patrimoniaux sans aucune importance », a-t-il dit.
A son tour, le représentant de l’UNESCO, Fidèle Guirou n’a pas caché son honneur et le plaisir de prendre la parole en vue de magnifier l’engagement de leur organisation pour la promotion et la sauvegarde des manuscrits anciens au Mali. Occasion pour lui de faire savoir que cette conférence est la première d’une série de conférences qui vont être organisées dans les grandes universités de Bamako et ensuite à Ségou pour étendre le champ de partage de cette expérience afin que les uns et les autres prennent conscience de l’importance des contenus de ces manuscrits pour absolument les découvrir, les connaitre, les approprier afin de les appliquer dans leurs quotidiens pour apporter des corrections, des défaillances qui débordent de jour en jour notre société. Pour lui l’exploitation de ces manuscrits par les étudiants et les chercheurs pourraient être un facteur de dialogue, de tolérance et de cohésion et du vivre ensemble qui ont permis aux communautés du Mali de surmonter des défis auxquels le Mali était confronté dans son histoire très ancienne.
Pour sa part, le Recteur de l’Université des Lettres et des Sciences Humaines, dira que ce cadre va permettre aux étudiants d’avoir une meilleure appropriation de ces manuscrits, les accéder, de connaitre la valeur réelle de ceux-ci et également de prendre tout leur temps pour plonger dedans, pour exploiter ces savoirs qui sont immenses et qui constituent une partie de notre être. « Aujourd’hui des violents conflits se passent à l’intérieur du Mali entre les fils du Mali, souvent dans les écrits anciens nous avons la solution à ce problème. Il est bon qu’au-delà ce que les autres nous disent et ce qu’on essaye de construire à travers les chaines de savoirs modernes qu’on puisse s’intéresser aux manuscrits parce qu’on y trouve des conditions de vire ensemble », a-t-il déclaré.