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Politique : Le piège va-t-il se refermer sur Choguel ?
Publié le mardi 5 octobre 2021  |  la preuve
Séance
© aBamako.com par DR
Séance de travail entre le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, et le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, au Palais de Koulouba
Bamako, le 28 septembre 2021. Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a eu une séance de travail avec le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga de retour de l`Assemblée générale des Nations Unies, à New York.
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Le sort du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga pourrait dépendre de la suite de la colère qu’il vient de provoquer sur la scène politique. Tenant aux assises de la refondation et à la possible prolongation de la transition, le chef du gouvernement se fait des ennemis de jour en jour. Certains critiques ont choisi de sortir de la cachette, c’est notamment le cas des membres du Cadre d’échange de partis et de regroupements de partis politiques pour une Transition réussie au Mali. Le 29 septembre 2021, ils ont dénoncé l’entêtement du Premier ministre.
Il s’agissait de partager avec la presse leur analyse de la situation politique de la nation, notamment en ce qui concerne la marche de la transition dans notre pays. En ce mois de septembre, anniversaire de l’accession du Mali à la souveraineté nationale et internationale, ils ont voulu rendre un hommage mérité aux pères de l’indépendance. Ils ont honoré également les forces de défense et de sécurité et leurs partenaires internationaux qui continuent de payer un lourd tribut dans la lutte contre l’insécurité, de plus en plus grandissante.



Selon leurs militants, les partis et regroupements politiques du Cadre pour une transition réussie au Mali demeurent profondément attachés au succès de la Transition pour le bien du peuple. Dans cette optique, ils disent avoir participé à tous les ateliers organisés par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Matd) en janvier, mai et juin 2021 sanctionnés par des propositions partagées par une grande majorité de la classe politique et de la société civile.

C’est ainsi que fut publiée la déclaration du 26 juillet 2021, suivie du mémorandum du 24 août 2021 dans lequel ils ont détaillé une série de quatre points de préoccupations relatifs à la gestion de la transition. Il s’agit du respect du délai de la transition pour assurer le retour rapide à l’ordre constitutionnel normal ; du chronogramme électoral et des réformes politiques et institutionnelles ; de l’Organe unique de gestion des élections (Ouge) ; de la tenue des « Assises nationales de la refondation » (ANR).

Selon le cadre, les inquiétudes soulevées dans le mémorandum ont été confirmées lors de la table ronde de validation des termes de référence (TDR) des « Assises nationales de la refondation » et l’organe unique de gestion des élections, tenue les 24, 25 et 26 septembre 2021. La majorité des partis et regroupements de partis politiques n’a pas participé ou n’a pas été invitée à cette rencontre.

Certaines organisations de la société civile se sont tout simplement vu refuser l’accès à la salle. Outre les conditions chaotiques dans lesquelles ces ateliers se sont déroulés, ses détracteurs ont relevé, entre autres, la faible participation de la classe politique, l’exclusion, le flou qui entoure la composition, le fonctionnement et le caractère indépendant de l’Ouge.

Le projet d’Ouge et des TDR des « Assises nationales de la refondation » produit par le M5-RFP, regroupement de partis politiques et d’associations dont est issu le Premier ministre, a servi le document de base des travaux de la table ronde. Cela pose de réelles interrogations sur l’impartialité de la Primature, selon les partis opposés aux choix de Choguel Kokalla Maïga.



Beaucoup d’entre eux déplorent le fait que le document relatif à l’Ouge reconnaît une totale impuissance face aux questions de crédibilité, de transparence et de participation. L’irréversibilité proclamée de l’Ouge par le Premier ministre, la non-inclusivité dans l’organisation des Assises nationales de la refondation, le chronogramme électoral inadapté et les réformes politiques et institutionnelles irréalistes sont autant d’indices qui présagent le non-respect du délai de la transition.

Les adversaires de Choguel s’étonnent et demandent comment interpréter le fait que certaines des plus hautes autorités de la transition méprisent ouvertement et publiquement le rôle des organisations politiques dans la vie de la République.

Les mêmes responsables sont accusés d’exposer devant les micros de médias internationaux les raisons d’une prorogation éventuelle de la transition, alors qu’au même moment elles annonçaient à la la tribune des Nations Unies le respect du délai de cette même transition. « Comment interpréter la dispersion de tant d’efforts entrepris dans tous ces domaines et projets à l’exception des réformes politiques indispensables à l’organisation d’élections générales libres, crédibles et transparentes pour permettre un retour rapide à l’ordre constitutionnel normal ? »

Par ailleurs, le 25 septembre 2021, à la tribune des Nations Unies, le Premier ministre a tenté de présenter la situation de dégradation sécuritaire profonde dans un langage peu diplomatique et conflictuel. « Nous nous inquiétons de la démarche entreprise par le Premier ministre », souligne la déclaration liminaire des partis indignés. Le piège pourrait se refermer sur Choguel au rythme où vont les choses.

Oumar KONATE
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