Bamako et Paris se livrent à un véritable pugilat verbal. Ce, depuis le coup d’Etat occasionné par les colonels maliens. Ce fut l’occasion et un réel plaisir pour le président français Emmanuel Macron de tancer les parvenus au pouvoir.
Il fallait attendre cet autre coup d’Etat faisant durer de quelques heures le second gouvernement de Moctar Ouane pour que Macron hausse de nouveau le ton. Cette fois-ci, il a trouvé l’expression « coup d’Etat dans un coup d’Etat ». C’est en rappel de celui qui a fait chuter le régime démocratiquement élu d’Ibrahim Boubacar Kéita, le 18 août 2020.
« C’est impossible que Barkhane reste si Wagner vient ». Ce refrain des autorités françaises n’a pas longtemps fait parler de lui dans les salons et grins de la France et du Mali. La phrase fera long feu en faisant une importante place pour le discours « choquant » du Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maiga du haut de la tribune des Nations-Unies le samedi 25 septembre 2021.
Choguel n’a pas eu la langue dans sa poche. Il a dressé un bilan macabre, à la limite nul de la lutte contre les terroristes au Mali et dans la zone des trois frontières. Emmanuel Macron n’a pas pu digérer les propos « d’abandon du Mali en plein vol » par la France. Or, selon les Français, ils viennent payer une dette envers le Mali. Mais à la tournure que prennent les événements de ces derniers mois, l’ancienne Gaulle se retirerait sans atteindre l’objectif initial.
De tous les côtés, des soldats tombent, des villages entiers sont réduits en cendre par les forces du mal, les populations sont terrorisées, des infrastructures scolaires et sanitaires sont désertes dans le Centre et le Septentrion maliens. Aujourd’hui, ces zones ne sont que des ombres d’elles-mêmes.
Macron a traité les propos de Choguel de « mensonges » et dit ne rien attendre de ce gouvernement de transition dont il considère le chef « d’enfant de deux coup d’Etat ». Si Macron et Choguel, chacun de son côté, parlent de mort des soldats. Le temps de cet échange virulents et infructueux de piques mortelles, des civils et soldats continuent de laisser leurs peaux.
Tout compte fait, il est temps que la vérité soit dite. Le Mali doit-il rester dans cette situation ? Toutes ces forces étrangères doivent-elles rester sans apporter de changement dans la lutte ? Macron prend la mort au combat de son soldat, Maxime Blasco comme exemple de perte pour la France. Assimi Goita a fait savoir à Macron que le dit soldat n’est pas mort pour le Mali, mais pour les intérêts de la France. Il s’est également dit à son tour choqué par les propos de Macron envers Choguel dont il a l’âge du deuxième fils.
Lorsqu’on interroge l’histoire, les tirailleurs africains ont fait l’objet de bombardement après avoir aidé la France dans la guerre. En cette période de mondialisation, toute civilisation militaire ou culturelle, pour qu’elle ne s’étiole ou disparaisse, doit savoir vivre avec son époque. Et se conformer aux nouvelles réalités du monde. Tout autre débordement ou ruse voilée ne causera que des préjudices regrettables.