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CCSC-PURN : Négocier avec Iyad et Kouffa pour créer les conditions de la paix et de la réconciliation au Mali ?
Publié le mercredi 6 octobre 2021  |  Le Matin
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© aBamako.com par A S
La Coalition Citoyenne des Associations de la Société Civile pour la Paix, l`Unité et la Réconciliation (CCASC/PURN)
La Coalition Citoyenne des Associations de la Société Civile pour la Paix, l`Unité et la Réconciliation (CCASC/PURN) a organisé une rencontre le 25 Juillet 2017. Photo: Ahmed Mohamed ag Hamani
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La Coalition citoyenne de la Société civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale au Mali (CCSC/PURN) a présenté son sixième Rapport Alternatif Citoyen sur la mise en oeuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali (APR) le 21 août 2021. Outre, la mise en oeuvre de l’Accord, cette édition exprime largement le positionnement et l’analyse de la Coalition citoyenne sur la crise multidimensionnelle qui secoue le Mali depuis 2012.
Parmi les enjeux profonds de la crise multidimensionnelle que vit le Mali ces dernières années, il convient de citer l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (APR ou APRM) qui a suscité un grand espoir à sa signature en 2015. Mais force est de reconnaître que cet Accord ne parvient pas à réaliser cet objectif de paix tant recherché. Pire, malgré quelques acquis et l’accompagnement de la communauté internationale, la situation sécuritaire continue de se détériorer, touchant forces de défense et de sécurité, des populations civiles ; augmentant considérablement le nombre de déplacés et de réfugiés et réduisant sérieusement l’autorité de l’Etat sur le territoire national.



De même, les tourmentes politiques et corporatistes qui banalisent la violence, la perte des valeurs sociétales et républicaines… compromettent définitivement toute action de développement. Le Mali continue ainsi sa descente dans les profondeurs de l’abîme. Les défis et les obstacles liés à la résolution de la crise multidimensionnelle et à la mise en œuvre de l’APR sont clairement identifiés et exigent des réformes politiques et institutionnelles hardies qui ne pourront se réaliser qu’avec l’avènement d’une union sacrée autour du Mali. C’est ce que la Coalition citoyenne ne cesse de réclamer.

Dans son 6e rapport, elle estime que ces réformes prônées par cet accord doivent nécessairement s’inscrire dans la logique des réformes institutionnelles, politiques et administratives globales. A ce titre, elles se doivent d’être marquées du sceau d’une inclusivité nationale réelle et solide. La Coalition citoyenne invite ainsi les autorités politiques à se consacrer davantage à la consolidation de la décentralisation territoriale en place et à considérer la régionalisation comme un objectif à atteindre. La coalition reste convaincue de la pertinence de ces réformes qui seront plus conformes aux aspirations du peuple et des réalités du terrain par une relecture intelligente de l’APR. Ce qui impliquerait une révision constitutionnelle ou l’adoption d’une nouvelle constitution conduisant le Mali vers une 4e République.

Toutefois, la Coalition citoyenne attire l’attention sur le temps qu’exigent de telles réformes dans les meilleures conditions de réussite et de sécurité. Aussi, recommande-t-elle un examen objectif du Programme d’action du gouvernement (PAG) de la transition qui doit prioritairement s’atteler à créer les conditions pour des réformes profondes d’une nouvelle architecture institutionnelle, prélude d’une refondation de l’Etat dans la perspective d’une 4e République. Pour ce faire, la Coalition citoyenne recommande au gouvernement de transition de définir une feuille de route de réformes sous forme de Charte politique sur laquelle s’engagera de manière irrévocable tout candidat à l’élection présidentielle.

Autrement, la Coalition citoyenne soutient la priorisation absolue de l’élection présidentielle, dans le temps qui reste à la transition en vue de disposer d’institutions légales et légitimes (président de la République et gouvernement) qui, à leur tour, procèderont aux réformes institutionnelles, politiques et administratives, conformément à cette Charte politique irrévocable adoptée.

Tout en saluant l’accompagnement de la communauté internationale, la Coalition citoyenne l’a invité à renforcer son appui dans «le respect de la souveraineté du peuple malien» qui ne doit, en aucune manière, être remise en cause, ni par la CEDEAO, ni l’UA, ni l’UE, ni l’ONU. Aussi, la volonté malienne d’engager un processus de négociation avec des citoyens maliens à la tête de groupes djihadistes comme Iyad Ag Ghali et Amadou Kouffa, largement exprimée lors du Dialogue National Inclusif (DNI) et susceptible de créer les conditions de la paix et de la réconciliation mérite un soutien objectif.

La Coalition citoyenne a aussi exhorté tous les acteurs de l’APR à «privilégier l’intérêt supérieur» du Mali sur toute autre considération. Ce qui, indique-t-elle, «nécessite le renforcement de la confiance, seule à même de promouvoir un dialogue franc pour la Paix des cœurs et des esprits». C’est dans ce cadre que la Coalition Citoyenne vient de proposer le «Livre blanc pour la mise en œuvre intelligente de l’APRM» en guise de contribution à ce dialogue indispensable pour la paix, la réconciliation et la stabilité dans notre pays. Et, a-t-elle conclu, «le Mali mérite cela» !

Naby
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