Cité dans une affaire d’occupation de la forêt classée de Zantiguila, l’opérateur économique Hamadi Kindi Btahily a animé récemment un point de presse au siège de sa société à Sogoniko en Commune VI du district de Bamako, pour contester les accusations et donner sa version des faits.
S’estimant victime d’un matraquage médiatique, l’opérateur économique Hamadi Kindi Bathily n’entend point rester les bras croisés. Pour lui, dans le dossier de ses parcelles de Zantiguila, toutes les procédures administratives ont été remplies par les domaines de Kati et de Koulikoro avec des enquêtes approfondies sur la situation géographique de la zone.“Toutes ces démarches non seulement au niveau des domaines, des eaux et forêts et du Cabinet Topo Wadouba ont conclu que mes parcelles ne se trouvent pas dans la forêt classée de La Faya qui couvre une superficie de 77 932 ha 25 a 48 ca avec un titre foncier à l’appui”, attaque le conférencier.
Et de préciser que son site est limité au nord par un marigot, à l’est par la route régionale n°11 (RR11), au sud par une servitude de passage et à l’ouest par une servitude de passage d’environ 50 m, le séparant de la forêt classée de La Faya. Le second site est limité par une servitude de passage par la RR11.
Pour l’opérateur économique ce qui n’a pas été dit à l’opinion, c’est qu’il y a près de 2000 hectares près de la forêt classée et que ses parcelles en question se trouvent dans cette zone non protégée, ajoutant que des villages comme Tonka, Sidiankoro, Farada, Tien qui se trouvent dans la zone protégée, “ce qui n’a pas suscité l’ire des agents des eaux et forêts”.
Pour M. Bathily, le dessein de ceux qui sont derrière cette campagne d’intoxication, n’est rien d’autre que de le dénigrer auprès de l’opinion. “Sinon j’ai eu mon titre foncier en bonne et due forme auprès des services étatiques habilités à les délivrer”, se défend-il. Il se dit indigné par l’acte des agents des eaux et forêts qui ont enlevé ses installations (borne, château d’eau…) sur le site sans aucune décision de justice.
Bathily pointe surtout du doigt le directeur régional des eaux et forêts de Koulikoro Boubacar Coulibaly qui serait à l’origine de sa mésaventure.
Précisions
“C’est M. Coulibaly qui a conduit l’équipe sur le terrain pour enlever mes installations sous prétexte que c’est dans La Faya, or il me tenait l’argument contraire lorsqu’il était chef de cantonnement de Kati”, révèle l’opérateur économique qui se réserve le droit de porter plainte pour atteinte à la propriété immobilière d’autrui. L’occasion était bonne pour lui d’indiquer qu’il n’a pas de problème ni avec le ministère de l’Environnement ni avec les eaux et forêts et qu’il se battra sur toutes les voies légales pour la protection de son bien immobilier de 80 hectares répartis en 14 titres fonciers.
Approché par nos soins, le directeur régional des eaux et forêts de Koulikoro Boubacar Coulibaly se dit surpris des accusations portées à son encontre. Il rappelle que c’est sous la directive du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Modibo Koné, et du directeur national des eaux et forêts que ces opérations de déguerpissement se déroulent. Selon lui, ce n’est pas seulement Hamady Kindi Bathily qui est visé. “Le ministre a instruit de faire déguerpir tous ceux qui ont un centimètre carré dans la forêt car aucune disposition d’une loi en République du Mali ne permet à un particulier d’occuper un tel endroit”, soutient le directeur régional. Il apporte un démenti catégorique aux accusations dont il fait l’objet. “Je n’ai jamais dit à Hamady Kindi Bathily que ces titres ne se trouvent pas dans la forêt classée. D’ailleurs, il lui a été prouvé par GPS que ces 80 hectares se trouvent dans la zone protégée. Mieux, je l’ai mis en garde de ne pas investir car tôt ou tard un pouvoir fort va le détruire ce qui est arrivée aujourd’hui”, insiste le directeur régional. Concernant l’enlèvement des matériels sur le site, il souligne qu’il a été fait en toute légalité en présence d’un huissier de justice et surtout en conformité avec la loi n°10-028 du 12 juillet 2010 déterminant les principes de gestion des ressources du domaine forestier national. Le directeur régional de conclure qu’une plainte est introduite au niveau du Tribunal de Fana pour situer les responsabilités par rapport à ceux qui ont donné ces titres à l’opérateur économique.
Selon nos informations, plusieurs hauts cadres des domaines et des eaux et forêts ont été déjà entendues.