On assiste depuis quelques semaines à une détérioration des relations entre la France et le Mal. Le dernier épisode de ce climat délétère entre les deux pays est la convocation de l’ambassadeur de France au Mali au ministère des Affaires étrangères. Là, le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a exprimé au diplomate français la colère des autorités maliennes suite aux propos « inamicaux » et « désobligeants », tenus récemment par le président Emmanuel Macron en réaction au discours du PM Choguel K Maïga à la tribune de l’ONU.
En effet ,depuis l’annonce de l’agence de presse Reuters sur l’arrivée probable dans notre pays de la société privée russe Wagner et le discours du premier ministre, Choguel K Maïga, du haut de la tribune des nations unies, ou il a assimile le retrait de l’opération Barkhane a «un abandon du Mali en plein vol », les autorités françaises, par la voix du président Emmanuel macron et de la ministre des armées, Florence Parly, qualifient les propos du PM « d’indécents et mensongers ». Depuis lors, la tension ne cesse de monter d’un cran entre les deux pays.
En effet, les relations entre paris et Bamako se crispent fortement. Aussi, les autorités françaises n’ont pas toujours digère les propos du premier ministre malien, Dr Choguel K Maïga, à l’ONU. Aussi, devant les Nations-Unies, le chef du gouvernement a jugé qu’en dépit du soutien international dont il bénéficie, « de mars 2012 à ce 25 septembre 2021 où je m’adresse à vous du haut de cette auguste tribune, la situation de mon pays ne s’est guère améliorée ». L’extension de la menace djihadiste bien au-delà du Nord du Mali et les violences intercommunautaires qui s’y sont greffées ne peuvent que confirmer ce constat d’échec.
En outre, le PM avait déploré la transformation de l’opération Barkhane annoncée par le président français, Emmanuel Macron, décidée sans consultation ni concertation avec nos autorités, la nouvelle situation née de la fin de l’opération Barkhane plaçant le mali devant le fait accompli et l’exposant à une espèce d’abandon en plein vol « nous conduit à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de nos populations de manière autonome avec d’autres partenaires », a-t-il dit à la tribune de l’assemblée générale des Nations-Unies. Ces propos de Choguel K Maïga ont provoqué l’ire de Paris.
Ainsi, la première à « dégainer » fut le ministre des armées, Mme florence Parly, qui s’indigne des propos portes par le premier ministre à la tribune de l’ONU. « Il n’y a pas de désengagement français, je tiens à commencer par rétablir des contre-vérités (…). Quand on a 5000 soldats et qu’on se désengage de trois emprises et qu’on a l’intention d’en laisser encore plusieurs milliers, lorsqu’on déploie au sahel des blindes du dernier cri (…), ce n’est pas l’attitude normale d’un pays qui a l’intention de s’en aller», a fait valoir la ministre des armées, Florence Parly, lors d’une conférence devant des étudiants de sciences Po à Paris. Et, après la ministre des armées, Florence Parly, c’est au tour du président français de réagir à cette adresse du premier ministre malien. Emmanuel macron a qualifié de « honte » les propos du PM Choguel. Ce dernier avait dénoncé « un abandon en plein vol » de la France en évoquant la fin de l’opération militaire Barkhane. Le chef de l’état français affirme avoir été choque par les propos de Choguel Kokalla Maïga. Ils les qualifient « d’inacceptables ». « C’est une honte et ça déshonore de ce qui n’est même pas un gouvernement issu de deux coups d’Etat », a déclaré le président français. Selon lui, la France s’est engagée à lutter contre le terrorisme et pour la sécurité au mali. Et si elle est au mali c’est « parce que l’Etat malien l’a demande. Et sans la France, le mali serait entre les mains des djihadistes », a martèle Emmanuel macron.
Même l’Ambassadeur de France dans notre pays y est allé de son couplet à travers un communiqué où il s’inscrit en porte faux sur les déclarations du Premier Ministre. « Concernant l’accès à certaines zones du territoire qui seraient interdites à l’Armée malienne, cette affirmation ne correspond nullement pas à la réalité, … », a-t-il déclaré. Et la tension n’est pas en passe de retomber. Aussi, après des nouvelles déclarations du Président français sur les antennes de Rfi, que « l’Armée française n’a pas à se substituer au ‘non travail’, si je puis dire, de l’Etat malien ». Soulignant « qu’on ne peut pas demander à nos soldats de remplacer ce qui est le travail de votre Etat ». Une sortie que les Autorités de la transition n’ont pas digérée. C’est pour toutes ces raisons que le ministre, Abdoulaye Diop a convoqué l’Ambassadeur de France au Mali, le mardi 5 octobre dernier, au département des Affaires étrangères à Koulouba. Le chef de la diplomatie malienne après avoir exprimé le mécontentement des autorités maliennes suite aux “propos inamicaux et désobligeants” tenus par Emmanuel Macron a invité “les Autorités françaises à la retenue, en évitant des jugements de valeur ». En outres, le ministre Diop a exprimé une “vive protestation contre ces propos regrettables”. Enfin, le ministre des Affaires étrangères appelle la France à “se concentrer sur l’essentiel, notamment la lutte contre le terrorisme au Sahel”, indique un communiqué du département AE.