Quand on veut avoir sous sa domination une nation, il faut passer par une domination idéologique de sa jeunesse. C’est évidemment à cette nouvelle politique que la France de Macron s’attèle ainsi en conviant la jeunesse africaine à un sommet dit sommet Afrique-France en lieu et place des chefs d’État africains.
Aujourd’hui, il n’est un secret pour personne que la cote de popularité de la France d’Emmanuel Macron s’effrite de plus en plus au sein de l’opinion africaine. Aujourd’hui, plus que jamais, le sentiment anti français n’a atteint un tel niveau, depuis les années des indépendances.
Dès lors, la France de Macron s’est rendue compte que la nouvelle jeunesse africaine ne parle pas le même langage que leurs dirigeants qui étaient à sa merci. Elle a compris que ses “valets” que sont certains de ses dirigeants africains n’arrivent plus à faire valoir ses commandements au sein de leur peuple. C’est pour palier d’urgence à cette situation que Macron a choisi de changer de fusil d’épaule non pas pour plus de considération à notre peuple mais plutôt pour tenter de récupérer ce qui semble lui échapper. C’est ainsi qu’il a changé le format habituel du sommet Afrique-France qui regroupait les chefs d’État africains autour du président français, pour faire appel cette fois-ci à la jeunesse, la société civile et quelques entrepreneurs africains à Montpellier pour le sommet qui a ouvert ses portes, ce vendredi 9 octobre 2021.
Si l’argumentaire avancé par les autorités françaises est de donner l’occasion à cette jeunesse africaine de s’exprimer, de dire ce qu’elle pense de la politique africaine de la France et de projeter les nouvelles bases des futures relations entre la France et l’Afrique et à la société civile et aux entrepreneurs d’exprimer clairement et ouvertement leurs préoccupations, il est évident qu’au regard du mode de désignation et la qualité des membres de la délégation au sein des États, que l’objectif visé n’est ni plus ni moins qu’une manière pour Emmanuel Macron de mettre la main sur la jeunesse.
Car, elle estime qu’il serait plus important d’anticiper sur la conscience de cette jeunesse afin de la ramener dans le même giron, où furent mis ces chefs d’État. Il est clair que la France, pour redorer son blason, a besoin de nouveaux leaders pour assurer sa propagande au sein de la population africaine afin de justifier toujours et encore sa présence en terre africaine.
Il était important pour la France de revoir sa politique en direction de l’Afrique à travers sa jeunesse. C’est tout le sens que nous pouvons donner à ce sommet Afrique-France organisé par Emmanuel Macron à Montpellier.
Cependant, l’espoir nourri pour mettre la jeunesse africaine à ses pieds comme ce fut le cas pour les chefs d’État à Pau, s’est vite «s’envol». Le sommet qui était censé être un terrain de prédilection pour manipuler est devenu un espace d’interpellation du président français vis-à-vis de ses déboires et ses ingérences dans les affaires intérieures et surtout sa présence militaire en terre africaine.
La jeunesse africaine a tenu à faire comprendre au président Macron que l’heure du réveil a sonné et que la Francafriquue a vécu. Elle a tenu à faire savoir à Macron que les relations internationales ne doivent plus se reposer en terme de rapport de dominant/ dominé ou en terme de pays développés/pays en voie de développement mais plutôt en terme de pays souverain/pays souverain qui imposerait de ce fait un respect mutuel.
Ces délégués africains, même si leur sélection a causé des grincement de dent au sein de la jeunesse en particulier et de la population africaine en général, se sont qu’à même sentis investis d’une mission auprès de Macron, celui de reprendre le flambeau rallumé par leurs pères qui ont tenu tête au prix de leur vie aux colonisateurs blancs cela pour que eux puissent connaître aujourd’hui une existence digne et honorable. Donc, ils n’avaient nullement pas le droit de décevoir ou de se dérober à cette mission de reconstruction de l’Afrique totalement débarrassée de toutes les velléités impérialistes et néocolonialistes.
Ce sommet de Montpellier vient d’offrir l’opportunité à cette jeunesse de faire entendre la nouvelle voix de l’Afrique qui est celle d’une Afrique unie, prospère et surtout une Afrique de paix et réconciliée avec elle-même.
Ces jeunes africains viennent de montrer qu’ils ne sont partis à Montpellier pour recevoir des mots d’ordre ni pour avoir des directives de Macron mais plutôt pour faire comprendre au président français que les règles sur lesquelles les relations France-Afrique sont fondées, depuis lors, doivent changer et que la nouvelle intelligentsia africaine n’est pas prête à accepter aucune idéologie impérialiste et néocolonialiste sous quelque forme qu’elle soit.