Demi-tour pour les chefs d’Etat ouest-africains qui étaient attendus ce jeudi 29 mars à Bamako. Ils devaient discuter avec la junte malienne et trouver les moyens d’assurer, dans les plus brefs délais, un retour à l’ordre constitutionnel. Mais les avions sont repartis dans l’autre sens face à une manifestation pro-insurrectionnelle à l`aéroport de Bamako. Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao, a fait demi-tour en plein vol. La délégation s`est finalement retrouvée à Abidjan.
Les chefs d’Etat ouest-africains ne sont pas là. Ils ne viendront pas aujourd’hui à Bamako. Leur venue a été annulée pour des raisons de sécurité après que des jeunes manifestants favorables à la junte aient envahi le tarmac dans la matinée.
Les chefs d’Etat de la délégation se sont finalement retrouvés à Abidjan autour d`Alassane Outtara, selon un journaliste de l`AFP présent sur place. Blaise Compaoré pour le Burkina Faso, Thomas Boni Yayi pour le Bénin, Ellen Johnson Sirleaf pour le Liberia et Mahamadou Issoufou pour le Niger.
Le capitaine Sanogo s`est en revanche rendu à l’aéroport de Bamako. Pendant plusieurs heures, il s’est entretenu à huis clos avec Djibril Bassolé ou Mohamed Bazoum, chefs des diplomaties burkinabè et nigérienne, ainsi qu’avec Adama Bictogo, ministre ivoirien de l’Intégration régionale.
Pour l’instant, d’après une bonne source, le chef de la junte malienne n’envisage pas de se retirer. Il aurait par ailleurs demandé à la Cédéao de l`aider à réaliser une réforme de l’armée malienne, et expliqué que les conditions ne sont pas réunies pour tenir les élections à la fin avril comme prévu.
Par ailleurs, la tension de ce matin est remontée à Bamako. Plusieurs centaines de militants anti-putschs se sont réunis à la Bourse du travail. Les jeunes favorables au capitaine Sanogo sont venus perturber le rassemblement en jetant des pierres. Les anti-putschs ont répliqué. Les affrontements se seraient maintenant arrêtés, mais on déplore plusieurs blessés.