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Mali-France: la rupture ?
Publié le mercredi 13 octobre 2021  |  zireinfo
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© aBamako.com par A S
Audience accordée à la ministre française des armées au palais de Koulouba.
Bamako, le 1er avril 2021. En visite au Mali à la suite d`un rapport de l`ONU imputant une bavure à la force Barkhane dans les frappes survenues à Bounty en janvier, la ministre française des armées, Florence Parly a été reçue par le président Bah N`Daw au palais de Koulouba. Elle a fait un point de presse à sa sortie d`audience.
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Après la déclaration à la 76e Assemblée générale des Nations unies, le 25 septembre 2021, le Premier ministre, Choguel Kolalla Maïga, est encore passé à l’offensive le 09 octobre 2021 à Genève en Suisse, accusant la France d’avoir créé une enclave pour y former des terroristes au nord du Mali. De graves accusations faites au moment où le torchon brûle déjà entre Bamako et Paris.




Une crise diplomatique est-elle inévitable entre la France et le Mali ? Pour l’heure, difficile de répondre par la négative. Après la convocation de l’ambassadeur de la France au Mali le 5 octobre 2021, par le ministre des Affaires Etrangères, Abdoulaye Diop, pour des propos inamicaux et désobéissants tenus par Emmanuel Macron qui a traité les autorités maliennes ‘’d’illégitimes’’ et qualifié la déclaration de Choguel Kolalla Maïga à l’ONU de ‘’honte’’, le chef du gouvernement enfonce le clou à Genève, accusant la France d’avoir créé une enclave pour y former des terroristes au nord du Mali et attestant également que le Mali en a les preuves.

Cette sortie assez musclée intervient au moment où le président Emmanuel Macron cherche à calmer le jeu à travers une rencontre avec des Africains à Montpelier en France, rencontre qu’il a appelée ‘’Sommet Afrique-France, nouvelle formule”. Une surdose qui risque de jouer sérieusement sur les relations entre les deux pays. C’est dans une interview accordée à l’agence Russe RIA Novosti, en marge de la Journée mondiale du Coton, tenue à Genève le 07 octobre en Suisse, que le chef du gouvernement a fait ces déclarations. « Arrivée à Kidal en 2013 lors de l’offensive contre les groupes armés qui ont envahi les régions du nord, la France a interdit à l’armée malienne de rentrer à Kidal. Elle a créé une enclave. Ensuite qu’est-ce qu’elle a fait ? Ansardine, une organisation terroriste internationale, une branche d’Al-Qaïda au Mali, son chef, les Français ont pris ses deux adjoints pour former une autre organisation. Les Français ont des groupes armés qui sont entrainés par des officiers français, nous en avons les preuves », a déclaré le Premier ministre.

Aussi, le chef du gouvernement malien a-t-il dénoncé un chantage et une ingérence de la France dans la gestion de la crise malienne. « Ce chantage ne peut pas affaiblir notre détermination à protéger notre territoire, notre pays. Ce chantage ne sera pas une raison pour mettre fin à la coopération avec des partenaires fiables comme la Russie. Si on conclut un accord avec la Russie, la pratique montre qu’il s’agit d’un partenaire fiable », a-t-il insisté.

Dans la même interview, Choguel Kolalla Maïga révèle que la France multiplie les pratiques de chantage tout en bloquant les autres partenaires fiables, alors que « nous sommes un Etat souverain et cela nous donne le droit de coopérer avec n’importe quel Etat dans l’intérêt de notre peuple. C’est notre seul objectif. »

Même si à présent Paris n’a pas encore officiellement réagi, il faut s’attendre forcément à une sortie fracassante d’Emmanuel Macron qui pourrait mettre davantage à mal les relations amicales et historiques qui lient les deux pays. Serait-on en train de partir vers une rupture entre le Mali et la France ? Difficile de le dire actuellement avec certitude. Ce qui est sûr, ces prises de position et ces accusations ont tendent à brouiller davantage les rapports entre les deux pays. Mais comme le dirait l’autre : Wait and see !

Amadou Kodio

Source : Ziré
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