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Débat sur la prolongation de la transition : Privilégier l’aspiration du peuple au changement par des réformes indispensables
Publié le mercredi 13 octobre 2021  |  Le Matin
Ouverture
© aBamako.com par AS
Ouverture de la table-ronde sur la mise en place de l`organe unique de gestion des élections
Bamako, le 24 septembre 2021. Le ministre Ibrahim Ikassa Maiga a présidé la cérémonie d`ouverture de la table-ronde sur la mise en place de l`organe unique de gestion des élections au CICB
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Faut-il prolonger la transition ? S’il y a une question qui divise profondément les élites du pays, c’est sans doute celle-ci. Ceux qui sont pour mettent en avant la nécessité de prendre le temps qu’il faut pour réaliser les réformes dont l’on ne peut plus faire l’économie dans la refondation de l’Etat. Quant aux opposants à toute prolongation, ils sont surtout focalisés sur le calendrier électoral. Mais un sondage publié le 30 septembre dernier par l’institut de sondage GISSE (fondé par l’ingénieur statisticien/économiste Sidiki Guindo en 2012), et dont le sérieux n’est pas encore remis en cause, indique que plus de 75 % de la population bamakoise (le sondage a eu lieu à Bamako) sont favorables au report de la présidentielle, donc à la prolongation de la transition.
«Il ne faudrait pas voir ce calendrier comme étant une loi. Un calendrier, ce sont des estimations, des prévisions» ! Le rappel est du Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’administration territoriale et de la Décentralisation, dans une interview accordée à «Mikado FM» (la radio des Nations unies) le 11 août 2021. Une déclaration qui a accentué le doute sur les intentions réelles de la transition et relancé le débat sur la nécessité de prolonger ou non la transition.



En effet, depuis quelques semaines, les partisans d’une prolongation se font entendre. A l’image du «Mouvement Mali Espoir» (groupement d’acteurs de la société civile) qui a récemment organisé une conférence de presse pour réclamer la «prolongation pure et simple de la transition». Une revendication publiquement assumée par le Chérif de Nioro (Mouhamedou Ould Cheikh Hamahoullah dit Bouyé), l’un des leaders religieux les plus influents du pays. Le 13 août, c’était au tour du Mouvement des jeunes patriotes du Mali (un bloc associatif) de plaider pour une prolongation par l’organisation d’une manifestation à Bamako.

Ceux qui sont pour une transition prolongée mettent en avant la nécessité de prendre le temps qu’il faut pour réaliser les réformes dont l’on ne peut plus faire l’économie dans la refondation de l’Etat. Quant aux opposants à toute prolongation (essentiellement la classe politique classique), ils sont surtout focalisés sur le calendrier électoral. Mais un sondage publié le 30 septembre dernier par l’institut de sondage GISSE (fondé par l’ingénieur statisticien/économiste Sidiki Guindo en 2012) indique que plus de 75 % de la population bamakoise (le sondage a eu lieu dans la capitale) sont favorables au report de la présidentielle dont le premier tour est fixé au 7 février 2022, donc à la prolongation de la transition. Et environ 67,40 % de la population demande un report d’un an au minimum. Si 42, 5% sont pour un report de 2 ans minimum, seulement 24,91% réclament un report de 3 ans.

Peut-on miser sur le futur régime pour réussir là où les précédents ont échoué ?

Ils sont d’avis que, avant de lâcher les rênes du pouvoir, les autorités de transition doivent boucler un vaste chantier de réformes électorales, territoriales et constitutionnelles censées «réussir ce à quoi tout le monde aspire : la refondation de l’Etat». Quels sont les vrais enjeux d’un report ? Faut-il se précipiter pour organiser des élections en misant sur le prochain régime pour mener à bien les réformes attendues ? Faut-il prendre le temps qu’il faut pour mener les réformes indispensables à refondation de l’Etat avant d’aller aux élections, du moins à la présidentielle ? Ce sont des questions que les partisans et les opposants à la prolongation de la transition doivent se poser en toute objectivité.

«Pour les responsables actuels, la transition doit se poursuivre jusqu’à la fin 2023, date à laquelle aurait dû s’achever le mandat du président IBK», a confié à un confrère Kalilou Sidibé, un politologue. «La prolongation de la transition, c’est un faux débat. Qu’ils fassent ce qu’ils peuvent dans les six mois qui leur restent. Pas plus», avertit Ibrahima Sangho, acteur de la société civile. Et pourtant, nous n’avons aucune garantie aujourd’hui que le prochain président élu va réussir là où ont échoué Alpha Oumar Konaré, feu Amadou Toumani Touré et récemment Ibrahim Boubacar Kéita : entreprendre les réformes indispensables à l’ancrage de la démocratie malienne !

Objectivement, nous pensons qu’il ne faut pas se précipiter à organiser des élections si cela ne nous garantit pas un non retour à la case-départ dans quelques années. Et surtout que nous savons que les élites dirigeantes ont peu d’intérêt à traduire en actes concrets l’aspiration profonde du peuple au changement. Ils sont souvent trop «mouillés» pour avoir l’audace de s’opposer aux «puissants intérêts politiques et économiques».

C’est pourquoi il n’est pas prudent de se hâter à organiser les élections sous prétexte qu’il faut respecter un délai imposé de l’extérieur. La période de la transition ne doit pas se résumer à l’organisation de nouvelles élections, elle doit servir à poser les jalons d’un changement plus durable dans la gestion des affaires politiques et publiques, à réaliser des charpentes plus solides pour le Mali Kura.

Par contre, il est essentiel que les autorités de la transition donnent aux autres acteurs des gages de leur bonne foi, de leur engagement à juste réaliser les réformes nécessaires à la refondation et à organiser une présidentielle crédible. Cela est aujourd’hui indispensable pour instaurer la confiance. Et comme nous le savons, ne plus avoir confiance en l’autre est un phénomène angoissant qui ne favorise pas la synergie et la cohésion nationale indispensables pour mener le bateau «transition» à bon port !

Naby

ANR : Les assises attendues du 15 au 21 novembre 2021

Le ministère de la Refondation, chargé des relations avec les institutions, a dévoilé jeudi dernier (7 octobre 2021) le chronogramme détaillé des Assises nationales de la refondation (ANR). Ainsi, les échanges commenceront au niveau local du 25 au 31 octobre, avant de s’étendre aux régions, au district ainsi qu’à la diaspora (1er au 7 novembre 2021). Du 10 au 14 novembre, le comité d’organisation va procéder à l’élaboration du rapport de synthèse de ces phases avant la phase finale prévue du 15 au 21 novembre 2021 à Bamako avec l’adoption des résolutions finales exécutoires.

Toutefois la pertinence de ces assises ne fait pas toujours l’unanimité au sein de forces vives de la nation. Si certains fondent l’espoir sur ces rencontres, d’autres estiment que leur préparation souffre d’un manque d’exclusivité.

K.T
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