Le péril terroriste est loin d’être endigué dans le sable mouvant de l’Adrar des Ifoghas certes, mais force est de reconnaître que les militaires français de Barkhane, ont quelque peu frappé l’hydre. Non sans y laisser des leurs.
Jusqu’à sa mutation de Kidal à Gao le mardi dernier, dans ce que le président Emmanuel Macron appelait par l’adaptation du dispositif militaire français dans la bande sahélo-saharienne, Barkhane avec ses moyens considérables, n’avait pas fait que tenir ses positions. Elle a infligé de lourdes pertes aux groupes armés terroristes, tout en les empêchant de se mouvoir librement.
Elle aura éliminé plus de 700 terroristes dont les redoutables Algériens Mokhtar Belmokhtar alias Belaouer, Abdelhamid Abou Zeïd, Yahya Abou Hammam, Abdelmalek Droukdel et très récemment Adnane Abou Walid al-Sahraoui, originaire du Sahara occidental.
Ceux-là qui ont introduit le terrorisme au Mali dans les années 90 et 2000, ont péri au prix d’énormes sacrifices consentis par l’armée française. De Damien Boiteux, le tout premier militaire français à tomber sur le théâtre du Nord-Mali aux premières heures de Serval devenu plus tard Barkhane, à Adrien Quelin, le dernier en date, c’est un total de 52 jeunes soldats qui ont fais les frais des 7ans que l’armée française vient de boucler sur le sol malien.
Même si les autorités françaises rassurent que la lutte contre le terrorisme dans le Sahel va se poursuivre avec la Force Takuba composée des combattants de plusieurs nationalités européennes, l’allègement du dispositif français n’implique pas pour autant que ce bilan est exhaustif. Il est encore susceptible d’évoluer quand on sait qu’en quittant Kidal, le convoi logistique français a laissé sur place derrière lui, un détachement devant conduire les dernières formalités administratives et logistiques avant le transfert définitif de leur emprise dans les prochaines semaines.