A la maison centrale d’arrêt de Bamako depuis le 26 août dernier, l’ex-premier ministre, Soumeylou Boubèye Maiga, se trouve dans des « conditions inhumaines et dégradantes », selon ses conseils. Lesquelles conditions font qu’il vit avec un état de santé « dégradé ». Sur la question, le collectif des conseils pour sa défense s’exprime.
Dans un communiqué publié, le mercredi 13 dernier, le collectif des conseils pour la défense de Soumeylou Boubèye Maiga a dénoncé les conditions de détention de son client. De prime abord, il trouve que son client est victime « d’une arrestation arbitraire ». Laquelle est survenue, le 26 août dernier, suite à l’interpellation suivie du mandat de dépôt de la cour suprême du Mali. Faisant à allusion à la constitution malienne du 25 février 1992, en plus de la loi N°97-001 du 13 janvier 1997, le collectif estime que la Haute cour de justice demeure la seule institution susceptible d’arrêter et de juger le président de la République et les ministres du pays. « Le collectif rappelle qu’en l’état actuel de l’organisation de l’architecture du pouvoir juridictionnel au Mali, la cour suprême du Mali, encore moins le procureur général près la cour suprême, ne disposent d’aucune opportunité, ni d’aucun pouvoir de poursuite propre et autonome, lorsqu’il s’agit du Président de la République et des Ministres, comme le cas actuel ».En vertu des textes ci-dessus mentionnés, en plus des dispositions du code de procédure pénale, les personnalités du rang ci-dessus cité sont poursuivies et jugées après la saisine de la Haute cour de justice par l’Assemblée nationale. Une procédure qui, dénoncent les conseils, n’a pas été respectée par la cour suprême. D’où ces précisions : «Le collectif tient à dénoncer le caractère arbitraire et illégal de la détention de SBM, qui est plus dans des conditions inhumaines et dégradantes, au regard des hautes fonctions qu’il a occupées : ancien premier ministre, ministre de la Défense… », lit-on dans le communiqué.
En effet, cela fait plus de 40 jours que l’homme fort du parti Asma vit dans la maison centrale d’arrêt de Bamako. Laquelle contient plus de 3000 détenus, sur lesquels figurent environ 200 présumés terroristes, soulignent les avocats. Le « Tigre » partage le dortoir avec plus de 76 détenus, alors que sa cellule ne prévoit que 30 places, indiquent-ils.
De ce fait, « il subit quotidiennement des vexations de la part de certains détenus terroristes ». Dans sa cellule, l’air y est irrespirable, la chaleur est suffocante. Le dortoir et les toilettes sont infectés de rats et autres nuisibles. Lesquels ne sont nettoyés que par des moyens rudimentaires, explique-t-on. Ces conditions de détention ont fini par produire des effets néfastes sur l’état de santé de SBM, déclarent les avocats. D’après eux, l’état de santé de Soumeylou « est alarmant et inquiétant, de façon générale ».Ils déplorent cet état de fait de leur client, évoquant que ce sont les résultats de l’analyse du médecin-traitant de Soumeylou qui affirment leurs données. Pour obtenir la libération de son client, le collectif révèle avoir saisi la chambre d’instruction de la cour suprême d’une demande de mise en liberté provisoire, et d’une requête aux fins de placement sous contrôle judiciaire, avec assignation à résidence surveillée. Il dit avoir aussi saisi la chambre d’accusation de la cour suprême d’une requête aux fins d’annulations de la procédure. Mais toutes les demandes ont été rejetées. Cependant, le collectif énonce se réserver le droit d’initier toutes autres procédures appropriées, voire de développer les moyens de droit pertinents devant les juridictions nationales et/ou internationales, dans cette lutte.
Mamadou Diarra