Un nouveau visage, de préférence un acteur de la société, celui qui ne traine pas de dossiers sales derrière. Voilà ce à quoi doit ressembler le profil du prochain président de la République du Mali avec lequel le peuple malien signera un nouveau contrat social. C’est seulement par cette voie que le Mali nouveau est possible.
La refondation de l’État devant aboutir à un nouveau Mali, au Mali Koura. C’est ce que réclament des millions de Maliens. C’est aussi ce que promettent les autorités transitoires. Le renversement du régime IBK à la suite des manifestations populaires n’aura causé que de torts si, à la fin de la transition, le Mali nouveau réclamé par des millions de citoyens n’est pas une réalité. La Transition aura échoué sa mission si elle n’est pas arrivée à organiser d’élections libres et transparentes au sortir desquelles sera élu un président exemplaire dont rêvent les Maliens.
Mettre à l’écart la classe politique
La classe politique, celle qui a dirigé le Mali depuis 30 ans fait partie des malheurs de ce pays. Le Mali souffre des conséquences de la mauvaise gouvernance de ces hommes politiques, de l’insouciance de certains d’entre eux qui ont privilégié leurs intérêts sordides au-dessus de ceux de toute la nation. La corruption, le clientélisme, le laisser-aller, la politisation de l’armée… ont été encouragés sous la gouvernance des mêmes politiques qui, encore, promettent la rupture à un peuple dont on a abusé de la confiance. Pourtant, certains d’entre eux, la majorité d’ailleurs, ont été au cœur de la gouvernance des régimes précédents dont celui d’IBK.
Peut-on faire le Mali Koura avec cette classe politique ? Très difficile. Certes, il y en a, parmi eux, qui sont très sérieux et qui, une fois élu président de la République, peuvent changer la façon de gouverner, les conditions des Maliens. Mais la majorité est pourrie. C’est cela la réalité. Et le peuple doit pouvoir faire le bon choix tout en faisant attention aux discours de ces hommes politiques qui sont, pour la plupart, des beau-parleurs.
Donc pour que le Mali koura soit une réalité, il serait bon de mettre à la retraite les anciens dignitaires du régime IBK, ceux qui trainent des dossiers de corruption en particulier. Il faudra faire en sorte que ces personnalités ne puissent pas se faire élire par de l’argent volé sous IBK où la corruption n’était pas un crime. Il faudra aussi, quand on veut le Mali nouveau bien sûr, écarter dans la mesure du possible tous ceux qui ont animé la scène politique de l’avènement de la démocratie à nos jours. Eh oui, ils sont, pour la plupart, responsables de la situation chaotique actuelle du Mali.
Le visage du nouveau Président
Pour une rupture totale, pour un Mali nouveau, il faut aller sur de nouvelles bases. Il faut, à notre humble avis, chercher un sang nouveau, un nouveau visage. Si l’on veut un Mali nouveau, le nouveau président de la République ne doit pas être cet homme politique qui viendra régler ses comptes avec ses adversaires politiques. Il ne doit pas être celui qui, au lieu de donner de l’emploi aux personnes méritantes, remplira l’administration malienne des militants de son parti politique. Le Mali n’a pas besoin d’élire un président qui le gouvernera comme les régimes précédents sous l’ère de la démocratie. Les Maliens doivent éviter de choisir comme Président un candidat parce que seulement qu’il a donné de l’argent. On doit aller avec un nouveau visage, chercher un candidat qui n’est pas souillé. Ce candidat, de préférence, peut être un acteur de la société civile qui n’est impliqué à aucun dossier de corruption, en tout cas un homme loin de tous les clivages qui ont asphyxié le pays d’une manière ou d’une autre.
Ce dernier, un fois élu, doit signer un nouveau contrat social avec le peuple malien. L’une des causes de multiples coups d’État au Mali, c’est le fait que les militaires ne soient pas en grand nombre dans les instances de prise de décisions. Le nouveau président qui doit travailler à faire du nouveau Mali une réalité, doit accorder aux militaires un rôle important dans les instances de prise de décisions. Il doit négocier avec le peuple malien les contrats et coopérations militaires avec tel ou tel pays. C’est par ce moyen qu’il aura le soutien des populations et évitera d’autres soulèvements populaires qui conduiront encore à la prise du pouvoir par des militaires.
B. Guindo