Les avocats de l’ancien premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, qui sont du cabinet de Maître Moriba Diallo, de Maître Moussa Maïga, du cabinet Seye, du cabinet Maître Abouba Aly Maïga, du cabinet Soyata Maïga, du cabinet Maître Mauricette Potier-Diallo/ SCPA Ba-Diallo et Potier Seye, de Maître Balla Seye, de maître Abdourhamane Mamata Touré, ont organisé un point de presse pour attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur les conditions de détention de Soumeylou Boubèye Maïga. C’était à la Maison de la Presse, le mercredi 13 septembre 2021.
Il y a de cela quarante jours (40) jours que l’ancien premier ministre, ancien ministre de la défense, ancien ministre des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maïga, continue de séjourner à la Maison Centrale d’arrêt de Bamako. Selon ses avocats, la dignité de leur client est loin d’être respectée, ses conditions de détention sont exécrables sinon inhumaines. Selon ses avocats, l’homme partage la même cellule avec plus de 76 détenus dont des présumés terroristes. « Il partage avec ses codétenus un dortoir insalubre et sans aération, une chambre prévue pour trente place et il subit quotidiennement des vexations de la part de certains terroristes.
La chambre dans laquelle il habite est suffocante et l’air y est irrespirable », ont-ils fait savoir. Selon les mêmes avocats, son dortoir et les toilettes dont l’hygiène est approximative et sommaire, sont infectés de rats et autres insectes nuisibles, et ne sont nettoyés que par des moyens rudimentaires. Veut-on l’humilier ? Se sont interrogés les avocats de l’ancien premier ministre. Oui certainement ! Car pour le collectif, plus d’un doit s’indigner de cette situation qu’on réserve à quelqu’un qui a occupé les plus hautes fonctions du pays.
Les avocats ont fait savoir qu’il ne s’agit pas de défendre l’homme parce qu’il a été détenu, mais plutôt les conditions dans lesquelles on l’a mis. Pour eux, cela n’honore pas notre pays qui se bat tous les jours pour la préservation des droits de l’Homme et la dignité humaine. Ils ont indiqué que personne ne doit apprécier cette situation à n’importe qui parmi nos dirigeants, car la prison peut arriver à tout le monde. « Et, au delà de ces supplices qu’on est en train de lui faire subir, l’ancien premier ministre, de son arrestation jusqu’a aujourd’hui, n’a été présenté à aucun juge », ont indiqué ses avocats.
Pour eux, ces manœuvres consistent à affecter son moral et son mental en le maintenant dans ces conditions de détention inhumaines et dégradantes pour que celles-ci puissent produire des effets néfastes. « Effectivement, c’est ce à quoi nous faisons face aujourd’hui », ont indiqué les conseils de Soumeylou. Car, selon eux, l’état de santé de l’homme, ces derniers jours, s’est sérieusement dégradé de façon alarmante et inquiétante.
Et, à ses avocats de rappeler que cela fait de nombreuses années que M. Maïga est suivi depuis des années par des spécialistes, pour une prise en charge. Or, ont-t-ils renchéri, qu’à la suite d’un examen médical effectué à la date du 29 septembre 2021, selon un diagnostic de son médecin traitant « compte tenu du tableau clinique et para clinique et afin d’éviter toute évolution pouvant conduire à un pronostic à court et à moyen terme défavorable, une surveillance régulière et rapprochée est souhaitable, dans un environnement sécurisé ». C’est compte tenu de toutes ces violations des droits fondamentaux de M. Maïga, des lenteurs inexplicables accusées dans la conduite de l’instruction, ainsi que les conséquences dommageables de la détention prolongée sur sa santé, telles qu’en témoignent les inquiétudes formulées par son médecin traitant, que le collectif à initié les procédures suivantes dont certaines sont en cours : la saisine de la chambre d’instruction de la Cour suprême d’une mise en liberté provisoire et d’une requête aux fins de déplacement sous contrôle judiciaire, avec assignation à résidence surveillée. « Toutes ces demandes ont été rejetées », a fait savoir le collectif d’avocats pour sa défense. Ils ont rappelé qu’une correspondance avait même été adressée au ministre de la justice et des Droits de l’Homme pour dénoncer les conditions inhumaines dans lesquelles vit leur client.