A quoi joue le bouillant agitateur public du comité stratégique du M5-RFP ? Nommé chef du gouvernement de la transition après le coup d’Etat du 24 mai pour « rectifier » la trajectoire de la transition, Dr Choguel Kokalla Maïga, par ses propos tenus à la tribune des Nations unies et sur les médias russes RT à l’encontre de la France, est en train de rendre difficiles la situation que vit le Mali. C’est toujours à l’extérieur, là-bas et très loin, et devant les micros de médias étrangers que le Premier ministre Choguel prononce des déclarations fracassantes, alors qu’ici au Mali, des citoyens ne peuvent même plus aller dans leur propre champ à cause d’une insécurité grandissante et récurrente. Malgré cet état de fait, vous voulez qu’on applaudisse un régime militaire incapable de sécuriser les populations et leurs biens. Mais non ! On ne manipule pas le Démocrate.
Au-delà du sensationnel, allons au fond du sujet et posons les vraies questions. Que personne ne commente la diatribe et l’escalade verbale de Choguel contre la France qui prend tous les jours des proportions inquiétantes. Il joue à un jeu trop dangereux pour lui-même, pour les colonels putschistes et pour la République. Le mal est très profond, les priorités sont multiples et l’insécurité gagne du terrain. Pensons plus à l’essentiel car chaque seconde est précieuse. Et ce n’est à la France de se substituer à l’Etat malien dans la sécurisation des Maliens et leurs biens, acheminement des services sociaux de base sur le territoire national…
En effet, ce dont notre pays a besoin aujourd’hui, c’est l’unité et le rassemblement de toutes et de tous pour faire face aux défis qui sont les nôtres, à savoir la lutte contre l’insécurité sous toutes ses formes, la lutte contre la mauvaise gouvernance, l’apaisement du front social afin que nos enfants puissent connaître une année scolaire bien réussie et enfin la réduction des prix de certaines denrées alimentaires de première nécessité. C’est à cela que le Premier ministre Choguel et son gouvernement doivent s’atteler au lieu de continuer à répéter en longueur de journée que c’est la France qui finance et qui arme les terroristes contre l’État du Mali.
D’ailleurs, si Choguel détient des preuves qu’est-ce qui l’empêche de porter plainte et de demander tout simplement à la France de retirer ses soldats sur l’ensemble du territoire national ? Une chose est sûre, ce n’est pas la méthode Choguel faite de populisme et de démagogie, qui nous mènera à bon port quand on sait que la classe politique dans son écrasante majorité n’est pas prête à participer aux assises nationales de la refondation dont les résolutions ne feront qu’envenimer la crise politique.
Le Président de la transition, le colonel Assimi Goïta, doit éviter de tomber dans le piège de la division et de la diversion. Le Mali a besoin de tous ses partenaires ainsi que de tous ses fils en cette période critique de son histoire. Aucun sacrifice n’est et ne sera de trop pour apaiser et rassembler. À défaut c’est le pire qui risquerait de se produire. Que Dieu nous en préserve !