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Audit des opération « Pluies provoquées » :Ibrahima Diawara de Stones-SA s’explique sans convaincre
Publié le dimanche 17 octobre 2021  |  Infos24
Inauguration
© aBamako.com par A.S
Inauguration de la Station compacte d`eau à Kalabancoro
Bamako, le 18 octobre 2016 le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta,a inauguréla Station compacte d`eau à Kalabancoro
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Plus de dix ans, pendant lesquels l’opération dite « Pluies provoquées » se déroule dans une grande opacité. Rares sont les Maliens qui en savent un brin de vérité. C’est à croire même que, pour le Malien lambda, cette affaire a été abandonnée aussitôt après le départ du président ATT parce que son successeur et ses thuriféraires, si prompts à dresser des bilans, n’en faisaient même pas allusion. Alors que, chaque année, l’argent du contribuable malien continuait à alimenter ce circuit dans la plus grande discrétion.

Alors, pourquoi c’est maintenant que celui chargé d’exécuter ce projet à travers sa société, Ibrahim Diawara, très connu sous le sobriquet de « Stones » se souvient-il brusquement que la presse malienne existe et doit être témoin de ses réalisations en matière de « pluies provoquées » ? Surtout après la sortie du Premier ministre Choguel Maïga qui jette un discrédit sur cette opération, après avoir annoncé son audit ?

Dans une vidéo qu’il a diffusée sur les réseaux sociaux, Ibrahima Diawara explique, réexplique, se justifie, mais finalement sans convaincre, parce que ses explications envers le public arrivent sur le tard. Tout ce qui lui reste maintenant, c’est de se préparer à fournir aux auditeurs toutes les preuves nécessaires de l’exécution de cette opération « Pluies provoquées » pendant plus de dix ans, au cours desquels, au moins la rondelette somme de 1,5 milliard de Fcfa (somme annoncée par Diawara lui-même) est décaissée chaque année par le Trésor public.

En principe, comme tout marché public, il doit y avoir une traçabilité des services effectués pour mériter une contrepartie financière, notamment le paiement desdits services. Des archives doivent exister pour prouver la réalité de l’exécution et par conséquent, Diawara n’a pas à s’alarmer ni se mettre dans cette posture de justification publique.

Zones d’ombre

N’oublions pas que, concernant ce dossier, il y a des questions restées sans réponses : dans quelles conditions Stones-SA a-t-elle eu ce marché de gré à gré pour lequel elle n’y a pas eu d’appel d’offres, contrairement aux allégations du sieur Diawara ? Aucun concurrent n’est connu à ce jour pour pouvoir justifier la mise en concurrence qui est un des principes fondamentaux des marchés publics au Mali. Par ailleurs, sur quelle base le montant a-t-il été fixé car chaque dépense de l’Etat doit être justifiée, plus précisément les offres financières des prestataires de service obéissent à des règles pour être validées ? C’est d’autant plus important que l’on parle tantôt de 1,5 milliard de Fcfa, tantôt de 2 milliards de Fcfa ! En outre, quels services au niveau de l’Etat, avaient-ils la charge d’effectuer le contrôle de l’exécution de l’opération « Pluies provoquées » chaque année aux fins de certification du service fait pour qu’il fût payé ?

Ce marché a été exécuté en collaboration avec des Sud-Africains, avec comme coordonnateur un certain Mamadou Diallo qui ne manquera pas aussi de s’expliquer car, selon nos informations, une mission du Bureau du vérificateur général s’apprête à mener des investigations sur cette affaire dans le cadre d’un audit demandé par le Gouvernement pour y voir plus clair dans cette affaire.

Se pose aussi le problème de l’appartenance des avions acquis spécialement pour cette opération car tantôt on apprend c’est une propriété de l’Etat du Mali qui les auraient achetés pour arroser le Mali avec des « Pluies provoquées », tantôt on apprend que ces avions-ils sont trois – sont une propriété d’une société de Stones-SA. Quelle version croire ? Là, se trouve la nécessité même de l’audit et tant mieux pour Diawara si cela devra le mettre hors de soupçon.

Lui qui a transformé rapidement son mouvement apolitique « Maliens Tout Court » en un mouvement politique par lequel il entend aller à la conquête du pouvoir, a vraiment besoin de cet audit décidé par le Gouvernement pour que désormais proprement lavé, ce dossier ne puisse plus jamais le rattraper dans son parcours politique comme un cheveu qui tombe dans une soupe.

Ironie du sort

Les Maliens, en tout cas, ont envie de savoir la vérité, toute la vérité sur cette affaire aussi importante que toutes les autres soulevées lors de la Transition et pour lesquelles des actions sont enclenchées pour faire jaillir la vérité.

Ironie du sort, il nous revient qu’en 2012, suite aux perturbations liées au coup d’Etat de Sanogo et consorts, il n’y a pas eu d’opération « Pluies provoquées » alors que ce fut une année particulièrement pluvieuse. C’est un dossier à suivre et sur lequel nous reviendrons amplement dans notre prochaine édition.

Ibrahim M.GUEYE/INFOS24
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