Le Grand Hôtel de Bamako a abrité, les 15 et 16 octobre 2021, l’atelier de formation sur le journalisme sensible aux conflits des journalistes de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Bamako. Cet atelier de deux jours est organisé par la Mission d’Appui à la Réconciliation Nationale (MARN), sous l’égide du ministère de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale, en partenariat avec la coopération allemande, en l’occurrence le PASP/GIZ (Projet d’appui à la stabilisation mis en œuvre par la GIZ au Mali). L’un des objectifs de cet atelier est de renforcer la capacité des journalistes afin de leur permettre de jouer leur rôle dans la résolution des conflits.
La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le représentant du ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale, Sidy Camara, en présence du chef de la Mission d’Appui à la Réconciliation Nationale (MARN), Mahamadou Diouara, du représentant de la coopération allemande, Philip KUSCH, directeur du PASP/GIZ, des experts, des participants et d’autres personnalités. Dans ses mots de bienvenue, le chef de la MARN, Mahamadou Diouara, a fait savoir que le Mali traverse une crise depuis longtemps. Et selon lui, les journalistes qui sont des constructeurs de conscience, ont un rôle essentiel à jouer dans le cadre de la promotion de la paix au Mali. A sa suite, le représentant de la Maison de la Presse, Daouda Konaté a indiqué que cet atelier vient à point nommé parce que le Mali est dans un contexte de conflit. Pour lui, le journaliste est comme un soldat, le stylo et le micro sont comme des armes à destruction massive. Ainsi, il dira que cet atelier de formation permettra aux journalistes de savoir ce qui doit être dit ou pas. Pour sa part, le représentant de la coopération allemande, Philip KUSCH, directeur du PASP/GIZ, a fait savoir que la mission des journalistes est de diffuser des informations exactes et impartiales. « Le journaliste contribue à mieux informer le public sur le conflit et peut ainsi aider à la résolution des conflits », a-t-il dit. Enfin, il dira que cet atelier contribuera à renforcer les capacités des journalistes. Selon le représentant du ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, Sidy Camara, depuis 2012, le contexte sécuritaire et social du Mali n’a cessé de se dégrader. « On assiste à l’extrémisme violent, des conflits et les violences intra et intercommunautaires. Le journalisme, la presse en un mot, doit être une partie des solutions à la crise que connait notre pays en s’engageant résolument dans la recherche de solutions aux conflits, en s’assurant qu’en exerçant son métier, que dans ses activités et comportements de tous les jours, que l’information qu’il donne ou s’apprête à donner n’auront pas d’impact négatif sur le dénouement des conflits, au contraire consolident le processus de paix et de cohésion nationale. C’est cela le journalisme sensible aux conflits », a déclaré le secrétaire général du ministère de la Réconciliation. Pour lui, l’expression « journalisme sensible aux conflits » est née de la volonté de certains journalistes, de ne pas se contenter de couvrir les guerres et les autres crises sociopolitiques, mais surtout de contribuer à les prévenir. Cela exige, dit-il, des compétences journalistiques supplémentaires, notamment une compréhension plus poussée des causes du conflit et leurs susceptibilités. « C’est conscient du rôle crucial que les journalistes peuvent jouer dans la résolution des conflits que le Ministère de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion Nationale, a prévu dans son Plan d’Actions 2021-2022, d’organiser avec son partenaire la GIZ deux ateliers de formation sur le journalisme sensible aux conflits, respectivement les 15 et 16 octobre pour les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et le district de Bamako et les 21 et 22 pour les journalistes des régions de Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal, Taoudéni et Ménaka. Ceci dénote de la volonté ferme des plus hautes autorités du pays à impliquer davantage les acteurs de chaque secteur de la société et plus particulièrement les hommes de médias dans la prévention et la recherche des solutions endogènes à nos conflits », a conclu le représentant du ministre. Après la cérémonie d’ouverture, des présentations on été faites par les experts (Sadou Yattara, Mahamadou Talata Maïga) durant les deux jours de l’atelier. Parmi les modules présentés, on peut citer : la Notion de journalisme sensible aux conflits ; les principes de base du journalisme fondamentaux ; le journalisme et la gestion des rumeurs, des exercices pratiques etc.