Bien que le Plan d’action du nouveau Gouvernement a été approuvé le 2 août 2021 par le Conseil national de transition, organe législatif de la transition, les préparatifs des élections législatives et présidentielle programmées pour février et mars 2022 et devant mettre un terme à la transition ont pris du retard. Parallèlement, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, signé en 2015, n’a que peu progressé, l’attention des principaux acteurs politiques s’en étant détournée. C’est du moins ce que note le dernier rapport du Conseil de sécurité de l’Organisations des nations unies (ONU).
Dans le dernier rapport du Conseil de sécurité des nations unies, les indicateurs ne sont pas au vert pour la stabilité du Mali. Si l’on s’en tient au dit document, l’élection présidentielle et les législatives devant permettre le retour à la normalité constitutionnelle du Mali se tiendront difficilement dans le délai indiqué. A en croire le rapport, de grosses difficultés ont entravé les préparatifs des élections présidentielle et législatives prévues pour février et mars 2022. Car, explique-t-on, le coup d’État du 24 mai et ses conséquences ont retardé certaines activités essentielles, notamment la révision et la vérification des listes électorales, mais pas l’achèvement de l’opération spéciale d’inscription des électeurs lancée en décembre
2020, qui s’est conclue le 30 juin (après avoir permis d’inscrire 789 403 personnes sur les listes). En outre, les mécanismes de coordination mis en place en avril dans
l’objectif de parvenir à un consensus au sujet des opérations électorales ont été
suspendus, supplantés par les consultations relatives à la création d’un organisme indépendant de gestion des élections. Ce, nonobstant la poursuite des activités de la Minusma visant à favoriser des conditions propices aux élections. Dans ce cadre, elle a organisé une série d’ateliers portant surla transparence électorale (du 17 au 30 juin), le rôle des médias et des médias sociaux (les 1er et 2 juillet) et les droits humains et l’incidence des médias sociaux sur les élections (du 29 juin au 8 juillet). En outre, elle a fourni deux installations de stockage du matériel électoral pour les régions du nord, en juin, et dispensé un soutien technique spécialisé aux fins du renforcement des capacités des membres de la Cour constitutionnelle et du Conseil national de transition. Par ailleurs, la communauté diplomatique à Bamako a entamé des préparatifs en vue d’apporter un appui aux
opérations électorales.
Accord pour la paix et la réconciliation au Mali
Selon le rapport du Conseil de sécurité, les parties à l’Accord n’ont pas été en mesure d’avancer réellement vers son application intégrale, en raison, principalement, de divergences persistantes.Le 27 juillet, lors de la quarante-quatrième session du Comité de suivi de
l’Accord, la Médiation internationale s’est dite préoccupée par l’absence de progrès dans la mise en œuvre de l’Accord, rappelant qu’elle était prête à aider les parties
maliennes à donner suite aux recommandations du Comité non encore appliquées,
notamment celles relatives : à l’opérationnalisation des bataillons de l’armée reconstituée à Gao, Kidal et Tombouctou et à la mise en place d’une compagnie reconstituée à Ménaka ; au déploiement des 1 265 combattants restants dans le cadre
du processus accéléré de démobilisation, désarmement et réintégration ; à la reprise
des discussions concernant le projet de loi sur la création d’une police territoriale ; au
lancement des 16 projets autorisés au titre du Fonds pour le développement durable.
DDR et redéploiement des Forces de défense et de sécurité maliennes reconstituées
En dépit des efforts de la Minusma, et de la Médiation internationale, regrette le Conseil de sécurité, la miseen œuvre des dispositions de l’Accord relatives à la sécurité et à la défense n’a que très peu avancé. Les mouvements signataires ont continué de subordonner tout
progrès dans ce domaine à la conclusion d’un accord avec le Gouvernement sur le
processus de désarmement, démobilisation et réintégration ainsi qu’à des avancées
sur le plan des réformes institutionnelles.
Le 23 juin, les 111 soldats restants du bataillon des forces armées reconstituées de Kidal qui avaient été intégrés aux forces de défense et de sécurité ont été
redéployés de Bamako et Gao à Kidal, escortés par un convoi de la Minusma. Le 23 août, avec le soutien de la Minusma, 241 soldats des forces armées maliennes
reconstituées ont été redéployés de Bamako à Ménaka, pour compléter le bataillon.
Au 28 août, 2 300 combattants avaient suivi le processus accéléré de
désarmement, démobilisation et réintégration. Sur ce nombre, 1 765 avaient été
formés et intégrés aux forces de défense et de sécurité maliennes, contre 3 000 prévus initialement. La plupart des soldats intégrés avaient été redéployés dans les quatre
bataillons reconstitués de Gao, Kidal, Ménaka et Tombouctou. Les bataillons
reconstitués de Gao, Ménaka et Tombouctou effectuaient des patrouilles régulières
ainsi que d’autres tâches, selon les besoins des Forces armées maliennes. Celui de
Kidal n’était, quant à lui, pas encore pleinement opérationnel, mais avait déjà effectué
une première patrouille le 26 août, à titre symbolique.