Face aux restrictions imposées par les autorités sénégalaises sur l’âge des véhicules, les opérateurs de ce pays ont trouvé la solution dans le déversement massif de leur parc vieillissant vers le Mali. Notre pays est ainsi la destination de nombreux camions dédiés au transport de marchandises et les douanes maliennes, à travers le Guichet unique, en débordent de déclarations dont elles peuvent se réjouir du fait de leur contribution à l’atteinte des objectifs annuels de recettes. Mais le hic est que la préférence de la destination Mali est loin d’être fortuite. En plus de soustraire les transporteurs aux exigences et restrictions de leur pays d’origine, la pratique, selon toute évidence, est également une astuce pour contourner les normes de pesage sur lesquelles les autorités sénégalaises sont plus regardantes que les nôtres. La malice consiste par exemple à recharger à la frontière le contenu de trois camions dans deux, en violation notamment des prescriptions communautaires mais avec des conséquences néfastes pour la santé des routes. Il va sans dire que le tronçon du côté sénégalais s’en porte mieux que la partie malienne, qui pourrait consacrer dans l’entretien des routes plus que ce qu’elle engrange en droits de douanes, tant pour les marchandises transportées que les pour les véhicules dédouanés. Il nous revient de même source que les meilleurs véhicules sénégalais servent quant à eux à concurrencer les transporteurs maliens auprès de nombreux investisseurs du secteur minier où ils sont beaucoup plus sollicités à cause de leur bon état.
La Rédaction