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Bamako sous forte pression de la Cedeao : Une prorogation au prix de tête du PM ?
Publié le mardi 19 octobre 2021  |  le Temoin
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© aBamako.com
Visite du président de la CEDEAO au Mali
Bamako, le 17 octobre 2021. Dans le cadre du suivi de la transition en cours au Mali, le président du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo- Addo, président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao, a effectué un déplacement à Bamako pour une visite de travail.
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Le Président du Ghana, Président en exercice de la conférence des Chefs d’État et de gouvernement de la Cedeao, Nana Dankwa Akufo-Addo, ainsi que le négociateur de la Cedeao pour ke Mali, Goodluck Jonatan, ont tous les deux séjourné à Bamako hier dimanche. Ils ont été tour à tour accueillis à leur atterrissage par le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goita, Chef de l’Etat, en compagnie du Premier ministre et de l’ensemble des membres de son gouvernement. Après avoir échangé avec les autorités de Transition, la délégation devait s’entretenir avec la société civile ainsi qu’avec les tendances politiques dont celles acquises au respect du délai imparti à la transition. En toile de fond, l’organisation des élections à date indiquée, un sujet sur lequel les positions ont visiblement achoppé. C’est du moins l’impression qui se dégage d’un séjour qui s’est conclu sans restitution de la part du président ghanéen ni du côté du médiateur de la Cedeao pour la crise malienne. Il semble, de sources concordantes, que les deux émissaires se contenteront d’un compte-rendu fidèle aux chefs d’Etat de l’organisation sous-régionale auxquels la décision finale revient.
La visite est aussi intervenue dans l’air dans la foulée d’une grande polémique à l’échelle nationale sur le processus de transition et l’éventualité de sa prolongation. Sur la question, tout porte à croire qu’une frange non négligeable de la classe politique opte pour un schéma sans le PM Choguel K Maiga quant à la conduite du gouvernement avec une Transition prorogée. C’est en tout cas le plaidoyer que portent ces derniers temps les partisans du respect de la charte parmi les formations politiques qui soufflaient sur la question dans la même trompette que Kaou Djim, loin d’être solitaire dans la réclamation d’un départ de Choguel Maïga.
Au demeurant, les partis politiques – ceux du cadre de veille pour une transition réussie en l’occurrence – ne seraient pas fondamentalement opposés à l’idée d’une prorogation. A l’instar des plus hautes autorités, ils semblent persuadés de l’impossibilité d’aller à une élection à la date initiale dans les conditions sécuritaires actuelles. Sauf qu’en contrepartie de leur quitus, ils réclament également la tête de Choguel Maïga. Mais en plus de demander le départ du Premier ministre, lesdites tendances politiques se prononcent également dans le sens d’un abandon des assises de refondation qu’ils jugent coûteuses et contre-productives.
Par ailleurs, lors d’une conférence des ambassadeurs tenue dans la foulée de la visite de la délégation de la Cedeao, à la différence des ambassadeurs de la France et de ceux de la Cedeao qui demandent le respect du délai et l’abandon du projet des assises de Choguel, les ambassadeurs de la Russie, de la Chine et du Maroc ont tous suggéré de tenir compte du contexte et d’accompagner la transition.
Reste à savoir si le Colonel Assimi Goita va consentir à sacrifier son Premier ministre.



Amidou Keita
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