Au Mali, un couple est en instance de divorce pour une dispute autour de l’uniforme de mariage. Chez les femmes, coudre et porter l’uniforme à l’occasion des mariages de leurs proches est devenue au fil des ans, presqu’une obligation. La pression est si forte sur les époux que même lorsqu’ils n’ont pas les moyens d’en acheter à leurs épouses, elles attendent d’eux qu’ils fassent l’impossible. Conséquence : les tensions sont fréquentes avec parfois des cas de divorce
A Bamako la capitale du Mali ; les mariages sont des occasions pour de nombreuses personnes, de se montrer dans leurs plus beaux habits. Les femmes elles, généralement achètent des uniformes qui ont été choisis par le couple qui s’apprête à se dire OUI pour le meilleur et pour le pire, et se font coudre de belles tenues de toutes sortes de modèles qu’elles arborent le jour de l’événement. Leurs époux ne sont pas en reste.
Dans certains couples, la question de l’achat de l’uniforme du mariage est même source de déstabilisation. Après cinq ans de mariage et deux enfants, Bintou Sangaré est en instance de divorce.
J’ai demandé le divorce de mon mari parce qu’il a refusé de m’acheter l’uniforme familiale pour le mariage de ma sœur aînée. Au Mali, si tu ne portes pas l’uniforme le jour du mariage, les gens vont te dévisager. Je ne pouvais pas supporter cette honte-là. Son mari, dépité, explique.
"J’ai perdu mon travail , J’ai du mal à nourrir ma famille, et on me demande de chercher chaque fois de l’argent à donner à quelqu’un pour des uniformes."
Acheter des uniformes pour des mariages est encrée dans les mœurs à telle enseigne que ceux qui y sont opposés, ont du mal à faire entendre leur voix. C’est ce qu’explique Dr Bréma Ely Dicko, sociologue
Certains maris n’aiment pas la pratique car ils trouvent que ce sont des dépenses inutiles. D’autre maris, mettent en avant leurs revenus limités, ils disent non à leur épouse, ils s’en suivent des disputes, voire des violences, la femme peut chuter. Une équation difficile à résoudre car chaque partie reste campée sur sa position, tant la pression sociale reste forte face à ce phénomène au Mali