Le président ghanéen Nana Akufo- Addo, non moins président en exercice de la Cedeao, a la tête d’une forte délégation, était dans la capitane malienne ce dimanche 17 octobre 2021. L’objectif principal de cette visite est de rappeler les autorités de la Transition à respecter leur engagement pris devant Dieu et les hommes, le délai de 18 mois de la transition qui sera couronné par la tenue des élections crédibles et transparentes fin février 2022. Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga qui travaille d’arrachepied à une prolongation de la Transition, alors qu’il avait juré devant le monde entier que le délai de la Transition sera respecté et que les élections seront tenues à la date indiquée. Il dit et se dédit. Pour son ambition périlleuse, il veut imposer la tenue d’une rencontre dénommée ‘’ Assisses nationales pour la refondation du Mali (ANR)’’. Des assisses au forceps, puisqu’il n’a pas l’aval de la classe politique qui a indiqué qu’elle sera une assisse de trop. L’objectif recherché par le très bouillant président du Comité stratégique du M5-RFP est, à travers ces ANR, une prolongation du délai de la Transition. Pour ce faire, la stratégie utilisée est le populisme et la démagogie. Les moyens utilisés sont les réseaux sociaux : des videomans à la manœuvre !
Quand le PM Choguel était dans la rue, il ne voulait pas de la prolongation. Il était « patriote ». Ses adversaires politiques qui sont contre la prolongation sont traités « d’apatrides » d’aujourd’hui. Patriotisme à géométrie variable !
Cette stratégie de communication de la Primature visant à diviser les Maliens en Fasoden-niouman et Fasoden-djiougou n’est pas dans l’intérêt du Président de la Transition, Colonel Assimi Koïta. Les vidéomans du PM veulent l’affaiblir pour pouvoir l’anéantir. L’étiquette peut vendre mais la qualité intrinsèque du produit reste l’essentiel. Personne n’est plus malien que l’autre. Ceux qui sont pour la prolongation de la durée de la Transition ne sont pas plus patriotes que ceux qui sont contre.
Après la démission forcée du Président Ibrahim Boubacar Keïta par le coup d’État du 18 août 2020, les Maliens se sont réunis au Cicb pour décider du délai de 18 mois et d’un contenu précis et concis pour la Charte de la transition. Si ce délai devrait être prorogé et si c’est vraiment dans notre intérêt commun, faisons au moins un petit bilan du temps écoulé. En 13 mois qu’est-ce qui a été fait ? »Poutèrè » (rien), à part le tâtonnement et le « dabri-dabri ». Pour les 5 mois à venir qu’est ce qui reste à faire ? Organiser les élections. Ils ne veulent pas les organiser parce qu’ils sont convaincus que leurs courtisans sont prêts à les accompagner dans le tâtonnement et le « dabri-dabri ». À l’expiration du délai des 18 mois, quelle sera la trajectoire de la transition ? Une incertitude totale, un saut dans l’inconnu. Assimi nous avait dit après son 2ème coup d’État ou coup de force contre Bah N’Daw, que c’était pour faire respecter la charte de la transition. Il a préféré la stabilité à l’instabilité en déposant le duo Ba N’Daw/Moctar Ouane. Va-t-il démissionner au cas où il ne parviendrait pas à respecter le délai de la transition ? Dans l’affirmative, je dirais de lui que c’est un « Kankélin-tigui » (un homme de parole). Si non, il passera aux yeux des Maliens comme un « Kantiaman-tigui » (un homme qui ne respecte pas la parole donnée). Nous critiquons à longueur de journées nos partenaires en disant qu’ils ne respectent jamais leur engagement. Si nous voulons que nos partenaires nous respectent et continuent à nous accompagner, apprenons à respecter nos engagements vis-à-vis d’eux.