Négociations avec les chefs terroristes maliens : Terrain déblayé pour Iyad Ag Ghaly, quid d’Amadou Kouffa ?

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Publié le jeudi 21 octobre 2021 | aBamako.com

© Autre presse par DR
Amadou Koufa (à gauche) et Iyad Ag Ghali, deux chefs d’importants groupes terroristes au Mali.

En mandatant le Haut conseil islamique (HCI) d’engager des négociations avec les deux principaux chefs terroristes qui sévissent dans le nord et le centre de notre pays, le gouvernement semble surfer sur la chronologie des évènements. Le timing choisi donne l’impression que l’initiative dispose de tous les gages possibles pour requérir la disponibilité des interlocuteurs que sont Iyad Ag Ghaly et Amadou Kouffa.

Le HCI a été contacté par le gouvernement à travers le ministre des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes pour mener ces négociations. Cette démarche faite par l’exécutif malien aux lendemains du départ de Kidal des soldats français de la force Barkhane, n’est pas anodine en soi. L’on se rappelle qu’en réponse à l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita sur l’ouverture d’un dialogue en 2020, Iyad Ag Ghaly avait dit y être disposé à la seule condition que les soldats français déguerpissent au préalable. Cette condition semble quelque peu remplie aujourd’hui même si l’armée française n’a pas complètement quitté le sol malien. Elle a néanmoins libéré la zone qui peut être considérée comme le fief et le champ d’opérations de Iyad Ag Ghaly.

Et comme on a coutume de le dire dans le jargon des physiciens-chimistes que ce qu’on perd en force, on le gagne en déplacement, l’ « abandon en plein vol » que le premier ministre Choguel Kokalla Maïga a dénoncé à la décision française de réduire ses effectifs du Sahel d’ici à 2023, doit être utilisé à bon escient pour être profitable. Barkhane aura à tord ou à raison déblayé le terrain pour ces négociations à venir ce, pour avoir dégagé l’obstacle qu’elle constituait entre Iyad Ag Ghaly et le gouvernement du Mali. Quid donc de Amadou Kouffa ?

La seule inquiétude possible maintenant porte sur la position du chef de la Katiba Macina. Sera t-il disposé ou non à recevoir les émissaires du HCI dans le cadre de ces discussions ? Le doute et le flou persistent sur son cas quand on sait que celui-là qui fait office de bourreau du centre Mali, n’a jusqu’ici pipé le moindre mot sur une éventuelle condition. Par suivisme, il pourrait exiger comme préalable à sa participation le départ des casques bleus de la Minusma qui occupent majoritairement sa zone de prédilection. Cette stratégie ayant visiblement fini par porter des fruits du côté du protagoniste du nord, il est probable qu’elle peut être considérée au centre comme une épée qui fait forcément courber l’échine à l’antagoniste. Cependant, force est aussi de reconnaître que le simple fait de voir Iyad accepter de s’engager dans des discussions avec le gouvernement du Mali, pourrait inciter Amadou Kouffa à obtempérer sans aucune condition en amont. Si le potentiel poids lourd des deux abdique avec sa condition indirectement remplie, une résistance du poids apparemment léger, pourrait ne pas servir à grand-chose.

ANDROUICHA

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