L’organisation stricte de l’administration, l’utilisation à bon escient des véhicules de l’Etat, débarrasser l’école de ses pratiques incorrectes, mettre un terme au litige foncier, rendre la justice plus crédible. Telles sont les mesures vigoureuses que IBK, nouveau Président de la République du Mali, a annoncé dans son discours à la nation, à l’occasion de la célébration du 53ème anniversaire de l’indépendance du Mali.
A la faveur de son premier discours à la nation, IBK a annoncé un certain nombre de mesures qui vise à « permettre au Mali d’être à hauteur de ses ambitions ». Convaincu que « la mission sera difficile, mais pas impossible pour l’état et son peuple », Ibrahim Boubacar Keita vient d’annoncer les couleurs, en égrenant un long chapelet de ce qu’il considère comme les mauvaises pratiques. «Nous le ferons de manière tangible, nous le ferons de manière mesurable, nous le ferons sans concession au gaspillage de ressources et à la délinquance financière. Le service public doit être efficient. Les fonctionnaires absentéistes ou chroniquement retardataires devront impérativement modifier leur comportement», a-t-il indiqué. En se fondant sur ce discours, l’on peut dire qu’IBK vient de déclarer la guerre aux fonctionnaires à comportement douteux qui minent l’administration malienne et dont le comportement pourrait expliquer la grande lenteur à certains niveaux. «Les effectifs pléthoriques et désœuvrés en train de siroter le thé dans un bureau transformé en marché, c’est fini ! Chaque responsable, au niveau où il se trouvera, sera comptable de l’efficience de ses subordonnés», a-t-il déclaré. De même il ne sera plus question d’utiliser les biens de l’état à des fins personnelles. « Les véhicules de l’Etat servant à transporter des intrants dans des vergers personnels, terminé ! Ils ne devront plus servir que les seuls besoins de leur objet », a-t-il souligné. En ce qui concerne l’éducation, le président compte débarrasser l’école malienne de ses pratiques incorrectes qui l’ont empêché d’être productif et plus performante durant ces vingt dernières années. «Quant à l’Ecole, elle restera à l’école. Elle ne sera plus tolérée dans la rue. Nous mettrons fin aux achats de diplômes, de même qu’au commerce des épreuves d’examen», a-t-il annoncé. S’agissant du domaine foncier qui a tant causé des dégâts énormes dans notre société à cause de la corruption et de la cupidité de certains responsables, le président veut mettre fin à la mafia. «Il sera mis un coup d’arrêt à la magouille foncière et à la spoliation des pauvres ou des vrais titulaires. Tout sera fait pour doter le pays d’un système cadastral fiable et ce, dans des délais raisonnables», a-t-il indiqué. Par ailleurs, dans le domaine de la justice, l’énorme chantier entrepris par le président de la république consiste à rendre la justice malienne plus crédible et plus indépendante dans ses actions afin qu’elle joue pleinement son rôle. «Il en sera fini des procès monnayés dans les bureaux de juges oublieux de l’éthique. Nous stopperons le délitement de l’appareil judiciaire, seul contre-pouvoir sûr dans les démocraties représentatives», a-t-il souligné. Avant de conclure qu’il attachera une importance sans prix à la surveillance du système d’intégrité publique. « L’argent de l’Etat restera dans les caisses de l’Etat, ou sera investi à bon escient au service de l’intérêt général », a-t-il martelé.
Ousmane Baba Dramé