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Edito: Imbroglio sahélien
Publié le samedi 23 octobre 2021  |  republicain-lorrain.fr
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Bien sûr, la fin de Barkhane au Sahel n’a pas grand-chose à voir avec le départ précipité d’Afghanistan des troupes US. D’autant que, si elle marque une réduction de la voilure au carrefour du Mali, du Burkina-Faso et du Niger, la France ne déserte pas le terrain de manœuvre des djihadistes.
Appelés pour l’heure à rester, trois mille des cinq mille militaires vont désormais se concentrer autour de Gao en laissant le contrôle du Nord aux forces locales. N’empêche, huit ans de présence auront coûté la vie à 52 de nos soldats (57 si l’on y ajoute Serval) et débouchent sur une impasse. Non seulement les insurgés se sont implantés et la relation entre la France et les États sahéliens s’est dégradée, mais aucune solution politique n’émerge.
Pis même, Alger en froid avec Paris suite à la crise des visas, pousse au rapprochement des mercenaires russes du groupe Wagner avec le gouvernement provisoire malien de Choguel Maïga. Entre Paris et Bamako, le torchon brûle depuis que la junte alimente le ressentiment de la population à l’endroit de l’ancienne puissance coloniale. Et ce, tout en entamant en loucedé des négociations avec les djihadistes, y compris avec les chefs ayant prêté allégeance à Al-Qaida.
Pourtant à la différence du fiasco afghan largement imputable aux lourdes erreurs des Américains, la France n’est pas, loin s’en faut, la première responsable de cet imbroglio.
Malgré l’insistance de Paris, Bamako n’a jamais décliné les réformes prévues par les accords d’Alger de 2015, notamment en matière de déconcentration et d’administration de son territoire. Et faute de réduire l’insurrection djihadiste, la présence française l’aura contenue et maintenue à bonne distance de l’Europe.
Payé au prix fort, le sursis obtenu a au moins permis de saisir la mesure de ce nouveau champ de bataille asymétrique. Une révision de la stratégie s’impose. Macron en tire la leçon.
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