Agé de 24 ans, Amadou Diallo est accusé d’appartenance à un groupe terroriste, détention illégale d’arme de guerre. Il a été condamné à la perpétuité le vendredi dernier.
Le 13 juillet 2020, au cours d’une opération du détachement militaire basé à Soudou Haira, dans la région de Gao, Amadou Diallo a été interpellé par la force Barkhane en possession d’un fusil d’assaut AKMS de marque Zastava de fabrication Yougoslave, appartenant à la police du Burkina Faso. Il résulte du dossier d’inculpation, que l’inculpé lui-même avait formellement reconnu être membre du groupe État islamique dans le grand Sahara (EIGS) avant « El Nustra » qui était affilé à la Katiba Macina. A la barre, Amadou Diallo rejette en bloc les faits qui lui sont reprochés. Il dit être un Berger inoffensif et étonné de ces accusations. « La force Barkhane est venue me trouver avec mes animaux, je pensais qu’elle allait me demander et non m’appréhender, sinon j’allais fuir, je ne sais pas d’où viennent les armes dont vous parlez. Je suis innocent », se défend-il.
Après plusieurs questions de la Cour, il reconnait avoir dit trois versions des faits mais qui l’avaient été soufflées par un Tamashek en prison, et lors de son arrestations par l’interprète mais seule, explique-t-il, la version tenue devant la Cour d’Assises spéciale ce vendredi est la vérité. Défendu par Me Mamadou Koné, qui appuie sa version des faits « quelqu’un qui n’a jamais vu un homme armé face à cette situation, il est obligé de prendre tout ce qu’on lui demande de dire », indique l’avocat.
Avec son comportement versatile, Amadou ne parvient pas à convaincre la Cour. Après délibération de la Cour présidée par Modibo Diabaté, lui colle la peine maximale et le soumet au payement de 5 millions comme amende et 5 millions au contentieux de l’État.
Aboubacar Sidiki Diarra
(Stagiaire)
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COUR D’ASSISES SPECIALE DE BAMAKO
Le maître coranique innocenté
Né le 21 décembre 1976, Moctar Dembélé est un maître coranique. Accusé d’appartenance à un groupe de combat en relation avec une entreprise terroriste, détention illégale d’arme de guerre, il a été innocenté de toutes ses accusations par la Cour d’Assises spéciale le vendredi 22 octobre.
Les doutes ont été clarifiés. Moctar Dembélé avait été pris le 21 juillet 2020 par la Brigade territoriale de la gendarmerie de Koutiala sur la base des renseignements militaires. Ladite opération parvint à capturer le sieur Dembélé, en possession d’un couteau ; habitant du village de Dahassan situé en territoire burkinabé. Pour nécessité de l’enquête, il fut remis à la Brigade mixte de Sikasso pour finir à la barre de la Cour d’Assises spéciale de Bamako.
Accusé d’avoir appartenu à un groupe terroriste, Moctar conteste haut et fort les faits qui lui sont reprochés. Il dit avoir connu en 2014 deux individus des noms d’Abdoul et Bakary tous des Ouédraogo, membres d’un groupe terroriste qui étaient venus pour le convaincre d’adhérer à leur mouvement, mais qu’il a décliné l’offre tout en s’abstenant de les dénoncer aux autorités compétentes.
Répondant aux questionnaires des membres la Cour sans laisser une seule tâche de mensonge dans ses arguments, ceux-ci sont restés ébahis face à Moctar Dembélé. Il reconnait avoir été appréhendé en possession d’un couteau qui est comme une coutume chez les hommes du village car être sans arme en brousse est imprudent, justifie-t-il. Pendant son séjour en prison, il a eu l’occasion de sortir lors des échanges de terroristes qu’il a aussi déclinés. Il répond à la Cour, « moi je n’ai rien à me reprocher, je suis clair comme de l’eau de roche ».
Lors de son arrestation, il a demandé à la Brigade d’aller fouiller sa maison, sans suite. Défendu par Me Mallé, ce dernier avait très peu à ajouter aux arguments précis et cohérents de son client. Le ministère public a tenu à féliciter le courage et le patriotisme de Moctar Dembélé, car en 2014 très peu de gens pouvaient tenir tête aux terroristes.
Après délibération de la Cour présidée par Modibo Diabaté, Moctar Dembélé père de 18 enfants et époux de 3 femmes retrouve enfin sa liberté.
Aboubacar Sidiki Diarra
(Stagiaire)
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TERRORISME
Un collaborateur des terroristes condamné à la prison à vie
Poursuivi pour « détention illégale d’arme de guerre et de munitions en relation avec une entreprise terroriste », la Cour d’assises spéciale de Bamako a condamné à son audience du jeudi 21 octobre 2021, Hassan Amadou Diallo, à la prison à vie et au paiement de 10 millions de F CFA d’amende et 5 millions de F pour l’Etat du Mali.
Selon l’arrêt de renvoi de la Cour, le 17 décembre 2018, lors d’une opération militaire dans le secteur de Boni, dans la zone de Douentza, les militaires de la force française Barkhane ont capturé Hassan Amadou Diallo, suspecté d’appartenir à un groupe terroriste et d’avoir suivi à cet effet, en 2017 des formations sur le maniement des armes avec comme instructeur, un certain Abou Siaka.
C’est ainsi qu’il sera remis à la Brigade d’investigations spécialisée pour enquêtes. A l’issue de ces enquêtes, il a été déféré au parquet du Pôle judiciaire spécialisé qui le poursuivra pour détention d’armes et munitions de guerre en relation avec une entreprise terroriste, appartenance à un groupe de combat en relation avec une entreprise terroriste.
Au moment de son interpellation par la force française, Hassan Amadou Diallo était en possession de fusils d’assaut de type AK47, des chargeurs avec munitions et des matériels entrant dans la confession d’engins explosifs improvisés ainsi que ses effets personnels.
Ces faits sont prévus et punis par les articles : 6 .2 et 6.4 de la loi n° 08-025 de la 23 /07 /2008 portant répression du terrorisme en République du Mali et peuvent donner lieu à l’application des peines criminelles.
Reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, l’audience de la Cour d’assises spéciale de Bamako du jeudi dernier présidée par Ibrahim Dembélé, a condamné Hassan Amadou Diallo, à la perpétuité, à 10 millions de F CFA d’amendes et 5 millions pour l’Etat du Mali.