Inspecteur principal de Sécurité sociale, M. Ousmane Karim Coulibaly a été nommé Directeur général de l’Institut national de prévoyance sociale (INPS) par le conseil des ministres du mercredi 20 octobre 2021. Il remplace à ce poste Mme Sidibé Zamilatou Cissé.
Juriste de formation, le nouveau DG de l’INPS est en terrain connu car considéré par les observateurs comme «un pur produit de la boite pour avoir servi dans presque tous les départements». Autant dire qu’il a su toujours se faire distinguer par sa compétence et son engagement puisqu’il a réussi à gravir allègrement les échelons de l’administration de l’institut pour occuper aujourd’hui le fauteuil du Directeur général. Les défis auxquels il doit faire face sont nombreux. A commencer par soigner l’image de l’INPS récemment écornée par le rapport 2020 de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (OCLEI) qui a épinglé l’institut pour des primes et des émoluments exorbitants au bénéfice des responsables partis à la retraite ainsi que du DG. Il lui revient, avec le Conseil d’administration, de mettre fin à cette situation.
Même si certains ne résistent pas à la tentation de lui jeter la pierre en lui reprochant de «n’avoir rien fait pour rectifier le tir», Mme Sidibé Zamilatou Cissé a néanmoins su faire preuve de leadership en engageant des réformes et en mettant fin à des pratiques frauduleuses qui coûtaient des fortunes à l’INPS. En effet, conformément aux programmes d’activités 2020 et 2021, la Direction de l’audit interne avait entrepris des missions d’audit des procédures de traitement, liquidation et paiement des prestations (pensions, prestations familiales et accidents du travail et maladies professionnelles, entre autres), tandis que l’Inspection générale a également effectué des contrôles relatifs aux paiements des pensions liquidées sur les exercices allant de 2014 à 2020.
Et les rapports d’audit et de contrôle ont mis en relief des dysfonctionnements, des insuffisances voire de malversations qui se sont traduits par des paiements d’indus obtenus par la modification du montant de base de la pension. La technique de fraude consiste à ajouter des chiffres avant, au milieu ou à la fin du montant de base de la pension initiale. Ce qui a pour conséquence de démultiplier le montant des pensions en question avec des taux d’augmentation variant entre 8,27 % et 8777,73 %.
Ainsi, du premier rapport de l’Inspection Générale sur le contrôle des pensions liquidées en 2014, il est ressort des paiements indus pour 16 pensionnés d’un montant de 126 323 096 F Cfa. Quant au 2e rapport, il a révélé 109 pensionnés ayant bénéficié de paiements indus de 758 675 532 FCFA, dont 59 972 875 F Cfa occasionnés par les défaillances du système informatique se rapportant à 41 pensionnés et 698 702 647 F Cfa d’origine frauduleuse en faveur de 61 pensionnés.
Le rapport de la Direction de l’audit interne relatif au second rapport de l’Inspection générale fait ressortir des rappels injustifiés de montants de 35 369 849 F Cfa. A titre de mesures conservatoires, tous les paiements relatifs aux dossiers concernés ont été suspendus en attendant la suite des investigations qui se poursuivent au niveau des structures de contrôle pour identifier d’autres types d’irrégularités.
Et la Direction générale a porté plainte contre les suspects (agents de l’INPS et pensionnés) et tous les autres que les enquêtes en cours découvriront. Les dossiers ont été transmis à la justice. C’est dire que la DG sortante était animée de la farouche volonté d’assainir la gestion de l’institut.
Nommée le 10 juillet 2019, elle a pleinement accompli ses obligations vis-à-vis des prestataires et aussi de l’Etat.