La semaine écoulée, une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU était en visite au Mali. Elle a rencontré, ce dimanche 24 courant, les responsables de la Transition. Lesquels ont ouvertement affiché leur volonté de reporter les élections présidentielle et législatives prévues pour le 27 février. En effet, le Gouvernement Choguel s’obstine dans sa volonté d’organiser des “Assises Nationales de la Refondation ” (ANR). A l’issue desquelles, une date souveraine sera connue pour l’organisation des élections. Cette thèse du Gouvernement actuel de la Transition diverge avec celle prônée par la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Qui exige leurs tenues à la date initialement fixée par les premières autorités de la Transition. Le Conseil de sécurité de l’ONU exige également le respect de ces délais électoraux et un retour à un pouvoir civil.
Un diktat que dénonce le PM Choguel. Qui a récemment déclaré devant la presse que « la sécurité occupe naturellement l’ordre des priorités le plus élevé » de son Gouvernement. Son argumentaire étant notamment que l’on ne peut pas battre campagne en pleine insécurité, encore moins assurer la participation des électeurs. Un autre argumentaire pour le PM Choguel est qu’il faut doter le pays d’une Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE) afin que les résultats électoraux ne souffrent plus d’aucune controverse.
Il n’est un secret pour personne que notre pays, le Mali, est en passe d’être rayé de la carte de l’Afrique. Depuis 2012, le couple terrorisme international-irrédentisme touareg, à la faveur de l’opération Serval, puis Barkhane, règne en maître absolu à Kidal. La Communauté internationale, incarnée au Mali par la Minusma, y est bien présente dans cette enclave et s’y accommode avec les groupes armés. Alors que depuis cette date, l’armée nationale et l’Administration Publique y sont quasiment inexistantes.
Le Centre du pays (Mopti et Ségou) est quotidiennement le théâtre de conflits inter communautaires et d’attaques terroristes meurtrières. Il se vide de sa population qui est contrainte à l’exil. La situation sécuritaire n’est guère reluisante au Sud et à l’ouest du Mali (Sikasso, Koutiala, Bougouni, Kayes, Diéma…). Où les populations locales et les postes de gendarmerie subissent constamment des attaques meurtrières de bandits armés. Qui attaquent également les véhicules de transport et de marchandises pour piller les usagers. Même la capitale Bamako n’échappe pas au banditisme !
En raison de toutes ces réalités criardes, n’est-il pas vraiment temps que la CEDEAO et la Communauté internationale, au lieu de brandir des menaces de sanction, adhèrent à la thèse des Autorités de la Transition ? Quoi qu’il en soit, le Mali doit se relever. Et seuls ses fils sont bien placés pour relever le défi du terrorisme à eux imposé.