Le syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SNESUP) a entamé, depuis mardi 26 octobre, une grève illimitée dans toutes les universités et instituts publics du Mali. Elle fait suite à deux arrêts de travail.
« Depuis janvier 2021, nous avons signé un PV de conciliation avec le gouvernement sur certains points de revendications, parmi lesquels nous avons enregistré 20 points d’accord et 4 points d’accords partiels. Ce jour-là, nous n’avons pas enregistré de points de désaccord avec le gouvernement », explique le secrétaire général. Mais cela fait 10 mois qu’aucun de ces points n’est mis en application, regrette le professeur. Pour alors amoindrir la tâche du gouvernement, les syndicalistes ont tiré 5 points de revendication sur 34 et les ont mis sur la table du gouvernement. Ce travail a été fait depuis le mois de juillet dernier, par les syndicalistes. Mais cela fait quatre(4) mois que la partie gouvernementale n’a pas réagi, a souligné le syndicaliste. Pour alors obtenir de satisfactions, « nous avons procédé au dépôt d’un préavis de grève de 48h d’abord ». Après avoir fait cette grève sans suite, étaye le secrétaire, les membres de la corporation ont déposé un autre préavis de grève. Ce dernier préavis a pris fin en 72H.Malgré tout, la partie gouvernementale est restée indifférente face à la situation. Toute chose qui a amené le syndicat à déposer un autre préavis de grève de cinq(5) jours. « Nous avons observé les 5 jours de grève, il n’y a pas eu de suite, puisque la ministre en charge du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social ne nous a pas répondu. De ce faite, nous avons également déposé et observé une autre grève de 5 jours », a-t-il confié. Le gouvernement à travers la ministre du Travail ne faisait rien pour donner satisfaction au syndicat. D’où le dépôt, le 11 octobre dernier, d’un autre préavis pour la présente grève illimitée en cours dans le pays. « Comme rien n’avait été fait pour au moins nous écouter, à fortiori prendre nos doléances en compte, nous sommes allés en grève illimitée », indique Abdou Mallé. D’après lui, toutes ces nombreuses grèves se font à cause de 5 revendications déjà mises sur la table de la ministre du Travail.
Les 5 points qui font l’objet de revendication
Les points faisant l’objet de griefs du syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique sont nombreux. Mais le syndicat a préféré alléger la tâche du gouvernement, triant et présentant que 5 points à la ministre du Travail, révèle notre interlocuteur. Le premier point concerne l’application de l’article 66 au niveau du supérieur. Cet article correspond à l’article 39 du statut des enseignants du secondaire. « Nous demandons l’application de cet article 66 qui prévoit des majorations sur le salaire des enseignants du supérieur, à la suite de l’augmentation des 20% allouée à l’UNTM, par le gouvernement en 2019, à la suite de leurs négociations », a-t-il souligné, mettant l’accent sur le pacifisme des syndicats : « Nous avons été le premier à demander cette augmentation sans descendre dans la rue en vain ».Le 2ème point est relatif à l’harmonisation du délai en ce qui concerne le départ à la retraite des enseignants du supérieur. « Le gouvernement devrait être très lucide par rapport à cette question d’harmonisation qui a été demandée par l’UNTM ». Le troisième point fait allusion aux primes de recherche devant revenir aux enseignants. Parmi les ponts figure la création de la commission tripartie pour l’octroi de ces primes prévues dans les textes. « Nulle part on nous a vu dans la rue, les enseignants du supérieur et les chercheurs ont été très patients dans ces problèmes de notre pays, aucun de nos points de revendication n’a été appliqué », dit le syndicaliste. Et de cracher ses quatre vérités : « Il y a une mauvaise foi manifeste, nous pensons qu’il y a une exagération en ce qui concerne notre cas. Nous sommes très déçus du comportement de la ministre du Travail qui a refusé les négociations à temps, elle ne fait pas son travail ».