Le ministre burkinabè des Affaires Étrangères, Alpha Barry a réagi après l’expulsion de son compatriote du Mali, pendant une mission par les autorités de la transition. Il estime que la façon de faire du gouvernement malien n’est pas « courtoise » envers le citoyen d’un pays voisin et ami. Représentant la CEDEAO, Hamidou Boly est accusé d’entretenir des comportements non compatibles avec son statut.
Après avoir été notifié « persona non grata » au Mali, le lundi 25 octobre 2021, et suivi d’un délai de 72 heures pour quitter le territoire national, le Burkina Faso, pays d’origine du représentant spécial de la CEDEAO, Hamidou Boly a réagi. Dès le lendemain, le chef de la diplomatie Burkinabè Alpha Barry a déploré cette manière de faire du gouvernement malien malgré que la décision soit souveraine. « Nous désapprouvons cette façon de faire avec un citoyen d’un pays voisin qui n’a jamais développé un acte d’hostilité contre le Mali », a expliqué selon nos confrères de Libre info, SEM Alpha Barry, chef de la diplomatie burkinabè, au cours d’un point de presse ce mardi 26 octobre.
Le ministre Burkinabè acontacté par son homologue malien Abdoulaye Diop pour lui annoncer l’expulsion du diplomate Burkinabè estime que la manière de faire du gouvernement malien n’était pas du tout « courtoise et amicale » vue les relations entre les deux pays. Selon lui, cela survient à un au moment où son pays, le Burkina et la commission de la CEDEAO avaient déjà trouvé un accord pour le remplacement du diplomate mis en cause. Mais à ses dires, pendant que la résolution du problème reste qu’une question d’heures, à la surprise générale de toutes les parties, le gouvernement du Mali a pris cette décision d’expulsion.
C’est pourquoi, le ministre burkinabè des Affaires Etrangères, Alpha Barry a manifesté toute sa désapprobation face à cette décision. « J’ai dit au Ministre Diop que nous avons beaucoup de défis à défendre ensemble plutôt que de procéder ainsi » a-t-il indiqué.
Ce qu’il faut dire à Alpha Barry
Hamidou Boly, bien qu’il soit Burkinabè, a été expulsé du Mali en tant que représentant spécial de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Mali, mais pas en tant que citoyen Burkinabè. D’ailleurs le ministre malien des Affaires Étrangères a bien expliqué à Jeune Afrique que cette décision n’impact en rien les relations avec la CEDEAO. « Nous n’avons pas de problèmes avec les décisions qui ont été prises ces derniers temps par la CEDEAO », explique Abdoulaye Diop à Jeune Afrique. Aussi explique-t-il que la sanction est strictement personnelle. « Les faits qui lui sont reprochés n’ont rien à avoir avec l’organisation. C’est plus grave : l’intéressé est impliqué dans des activités de déstabilisation contre la transition, nous avons des preuves. Il est en contact avec des groupes issus de la société civile et avec des partis politiques qui visent à déstabiliser la transition en cours. C’est à cet agenda qu’il répond, non à celui de la CEDEAO. »