Des voies et moyens susceptibles d’insuffler une nouvelle dynamique à la filière Karité désormais dégagés
L’Unité de mise en œuvre du cadre intégré du Mali (UMOCI) sous le leadership du jeune Coordinateur National, Dansinè COULIBALY, vient d’organiser avec succès la première conférence nationale du Karité, en collaboration avec l’Alliance Globale du Karité et le Projet d’Autonomisation Economique des Femmes dans la Filière Karité (PAEFFK) du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille . Ce grand rendez-vous s’est déroulé du 21 au 23 octobre 2021 au Centre International de Conférences de Bamako (CICB) sous le thème : “Connecter la filière karité du Mali à l’industrie globale”. Pour ce coup d’essai, ce fût tout simplement un véritable coup de maitre pour l’UMOCI, compte tenu du succès enregistré durant les trois jours des travaux. En tout cas, des voies et moyens susceptibles d’insuffler une nouvelle dynamique à la filière karité sont désormais dégagés, selon le Coordinateur national de l’UMOCI, Dansinè Coulibaly.
Le Centre international des Conférences de Bamako (CICB) a servi de cadre, du 21 au 23 octobre 2021, les travaux de la conférence nationale du karité. Plusieurs thèmes ont été abordés durant les trois jours par les participants venus de différents horizons. Parmi lesquels figurent : l’exportation des produits du karité : quels types d’accompagnement au profit des acteurs ? ; les défis et contraintes liés à l’industrialisation de la filière karité au Mali ; l’importance des femmes rurales dans l’industrie et les difficultés rencontrées ; l’importance de l’industrie du karité dans la création d’emplois ; l’implication des coopératives de femmes dans la préservation de la ressource karité. Sans oublier les rôles et responsabilités de l’administration forestière dans la préservation de la ressource karité, les innovations dans la protection et la gestion de la ressource karité, l’autonomisation des femmes du secteur karité : stratégies et axes d’intervention ; la structuration de la filière karité : les bonnes pratiques des modèles à succès dans la sous-région ouest africaine et les axes stratégiques prioritaires.
L’acte uniforme N°09 de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) et la mise en place des structures coopératives ont été aussi abordés par les participants. Autres sujets, la labélisation et ses avantages pour la filière karité, les exigences en matière d’exportation du beurre de karité, des amandes et des produits cosmétiques de l’Afrique de l’Ouest vers l’Asie, notamment le Japon, la Chine et la Corée du Sud et vers d’autres pays de l’Afrique, comme l’Afrique du Sud, l’Angola et le Kenya.
Empêché pour une mission à l’étranger, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, était représenté par le Secrétaire Général dudit ministère, Adama Yoro Sidibé, qui a procédé au lancement des travaux de la Conférence nationale du Karité, en présence de plusieurs invités de la profession agricole.
Les travaux de cette Conférence se sont déroulés avec la Guinée Conakry comme pays invité d’honneur et le Burkina Faso, à travers l’Unité de Mise en Œuvre du Cadre Intégré Renforcé du pays des Hommes intègres. Ils ont permis aux participants, pendant trois jours, de suivre des présentations animées par des Panelistes de haut niveau et découvrir le savoir-faire du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso en matière de transformation des produits de karité (beurre, savon, pommade, etc.) lors de l’exposition organisée dans le cadre de l’évènement. Cet évènement a permis de dégager les voies et moyens susceptibles d’insuffler une nouvelle dynamique à la filière karité.
Le thème central de cette première édition était : “Connecter la filière karité à l’industrie globale afin de bénéficier au maximum du système du commerce mondial”.
Deuxième pays producteur mondial après le Nigeria en arbres à karité, le Mali dispose d’un fort potentiel de production de Karité, faiblement exploité. Le beurre de karité occupe une place de choix dans la fabrication des produits cosmétiques, alimentaires et pharmaceutiques. La demande en beurre de karité s’accroît de jour en jour sur le marché international.
L’occasion était bonne pour le secrétaire général du département de rappeler l’importance que revêt la filière karité dans le développement socio-économique de notre pays. Comme l’attestent des chiffres forts évocateurs : la filière emploie plus de 3 millions de femmes. Une tranche qui fait partie de la couche sociale vulnérable, notera Adama Yoro Sidibé, qui a invité les participants à des “échanges francs et constructifs” dont les conclusions permettront d’accompagner efficacement le développement de cette filière.
Pour Dansinè Coulibaly, Coordinateur national de l’Unité de mise en œuvre du cadre Intégré (UMOCI), cette conférence visait à inciter, susciter le débat, informer et sensibiliser les acteurs et/ou les investisseurs sur l’avenir de la filière. Il s’agissait d’accélérer le processus de transformation du karité, protéger la ressource et promouvoir l’exploitation rationnelle de l’existant.
A rappeler que le Ministère de l’Industrie et du Commerce, à travers l’Unité de Mise en Œuvre du Cadre Intégré (UMOCI) met en œuvre le Projet de Développement de la Filière Karité (PRODEFIKA) qui vise à contribuer à l’amélioration des revenus des acteurs directs de la filière karité et à la réduction de la pauvreté au Mali par l’exploitation rationnelle et l’exportation des produits du karité. La filière karité a été retenue parmi les filières à fort potentiel d’exportation dans la matrice d’actions de l’Etude Diagnostique sur l’intégration du commerce (EDIC) élaborée en 2004 et actualisée en 2015.
Le PRODEFIKA est financé par le Fonds Multilatéral, à travers le Bureau des Nations Unies pour les Services d’Appui aux Projets (UNOPS) qui est le Gestionnaire dudit fonds. Le Gouvernement du Mali apporte également un appui financier, à travers le Budget Spécial d’Investissement (BSI). Le PRODEFIKA a comme ambition, à l’horizon 2023, l’implantation de trois (3) unités de production de beurre de karité amélioré.
La mise en place de ces Unités est assurée par l’UMOCI. Elle participera, également, en collaboration avec “MALISHI” la nouvelle Usine de production de Beurre installée à Banankoro, à d’autres activités de renforcement des capacités des acteurs, notamment les formations, les appuis organisationnels, la mise en place du système de gestion de la qualité et l’accompagnement pour l’obtention des référentiels de certifications internationales, pour mieux réussir le concept cher de l’autonomisation des femmes et le renforcement du genre. La conférence nationale du karité est la résultante de la conjugaison d’efforts des acteurs directs et de toutes les structures intervenant dans la filière karité, notamment les structures techniques, les projets/programmes. La réussite de la Conférence a été possible grâce à la synergie d’actions entre l’UMOCI, le Projet d’Autonomisation Economique des Femmes dans la Filière Karité (PAEFFK) du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et l’Alliance Globale du Karité (AGK) dont le Secrétariat Exécutif est basé à Accra au Ghana.
Enfin, lors de la Conférence nationale du Karité, des recommandations ont été formulées par les participants, dont entre autres, l’organisation d’un atelier d’informations sur le processus de mise en place d’une organisation interprofessionnelle, la mise en place, dans les meilleurs délais, les structures de l’Interprofession de la Filière Karité, l’institutionnalisation de la tenue de la Conférence nationale du karité (au cours de laquelle une évaluation de la campagne passée et la fixation des objectifs de la campagne future se feront).